Porochenko : L'Ukraine n'arrive pas vers l'OTAN les mains vides

Le président ukrainien, Petro Porochenko, a fait cette déclaration à l'occasion du 100e anniversaire de la création du service de garde-frontières ukrainien, a rapporté un correspondant d'Ukrinform :

"Notre force est un argument de poids en faveur de notre adhésion à part entière à l'Alliance de l'Atlantique Nord, et nous ne frappons pas à leur porte les mains vides", a déclaré le chef de l’État, rappelant que les forces armées de l'Ukraine avaient été classé parmi les 30 armées les plus puissantes du monde par le Global Firepower.

La force de l'armée ukrainienne est également son engagement dans un conflit impliquant la Fédération de Russie, qui joue un rôle déstabilisateur dans différentes parties du monde depuis le début du XXIème siècle, en Ukraine, mais aussi en Géorgie ou en Syrie.

Cette déclaration a été faite par la porte-parole du Département d'Etat américain, Heather Nauert, sur Twitter :

"L'OTAN est plus pertinent que jamais depuis la [fin de la] guerre froide. Aujourd'hui, nous nous sommes concentrés sur la poursuite de l'agression et de la capacité de la Russie à menacer, contraindre, saper et envahir ses voisins, joue un rôle déstabilisateur en Ukraine, en Géorgie et en Syrie. L'OTAN est une alliance défensive face à la menace", a-t-elle déclaré, ajoutant que les pays membres de l'Alliance ne reviendront pas à des relations classiques avec la Russie tant qu'elle ne commencera pas à mettre en œuvre les accords de Minsk :

"L'OTAN ne retournera pas à ses affaires avec la Russie jusqu'à ce qu'elle remplisse ses engagements dans le cadre des accords de Minsk, qu'elle retire ses forces et son soutien du Donbass, et rende la Crimée à l'Ukraine", a précisé Nauert.

Une réunion entre les pays membres de l'OTAN et l'Ukraine est d'ailleurs prévue en juillet prochain, bien que sa tenue ne soit pas encore confirmée en raison de la menace hongroise d'opposer son veto pour dénoncer les mesures de la nouvelles législation linguistique ukrainienne, qu'elle accuse d'opprimer les minorités, dont celle, hongroise, de Transcarpathie.

Présent ce vendredi à Bruxelles, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a d'ailleurs déclaré à ce sujet que la tenue d'une réunion de la Commission Ukraine-OTAN du sommet de l'Alliance en juillet ne dépendait que de Kiyv, selon le correspondant d'Ukrinform en Belgique :

"J'ai dit au secrétaire général que la réunion entre l'Ukraine et l'OTAN au sommet dépendait uniquement de l'Ukraine", a affirmé le ministre hongrois.

Sa présence à Bruxelles était liée à une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OTAN pour aborder les aspirations euro-atlantiques de l'Ukraine.

La Hongrie a déjà bloqué la réunion de la Commission Ukraine-OTAN au niveau ministériel à trois reprises en raison du mécontentement suscité par la clause linguistique de la loi ukrainienne sur l'éducation, qu'elle accuse d'opprimer les minorités, dont celle, hongroise, de Transcarpathie.