Le plan anti oligarchique européen pour l’Ukraine : de l’argent seulement pour des petites et moyennes entreprises

Le plan anti oligarchique européen pour l’Ukraine : de l’argent seulement pour des petites et moyennes entreprises

Ukrinform
Le plan d’aide proposé à l’Ukraine par les Européens est basé sur un principe bien simple : pour être riche, il faut d’abord penser aux petites et moyennes entreprises.

Dans les pays économiquement forts, on estime que le développement des petites et moyennes entreprises témoigne de la prospérité de l’économie. Dans ces pays, la plupart des programmes politiques et économiques partent du principe « Think first small ». En Ukraine, seuls 20% du PIB sont produits par les petites et moyennes entreprises, en Europe, ce chiffre s’élève à 50%-60%. C’est pour cela que le « Plan Marshall », proposé par la Lituanie, prévoit un financement pour la classe entrepreneuriale moyenne en Ukraine. Cette initiative prévoit d’allouer à l’Ukraine 50 milliards d’euros pour le développement des petites et moyennes entreprises pour 10 ans à compter de 2018. Cela fera environ 5 milliards d’euros chaque année.

Selon Ivanna Klympush-Tsintsadze, vice Première-ministre d’Ukraine de l’intégration européenne et euro atlantique, cela permettra d’assurer la croissance du PIB de l’Ukraine de 6% à 8% par an. Selon Andrius Kubilius, ancien Premier-ministre de Lituanie, ce « Plan Marshall » est différent des précédents  car il financera des petites et moyennes entreprises, à savoir le secteur réel de l’économie et non pas la stabilisation de la situation macro-financière, ce qui est le cas des tranches versées actuellement par le FMI.

Pour attirer des investissements, il faut changer l’environnement du business

Le plan du soutien financier de l’Ukraine à long terme, dans le cadre du Partenariat occidental, est déposé à la Commission européenne. Les commissaires doivent définir les donateurs et les outils de la réalisation de ce plan avant le 24 novembre, date du 5e Sommet du Partenariat occidental. Quant à l’Ukraine, elle doit se concentrer sur la réalisation des réformes destinées à améliorer d’une manière cardinale l’environnement du business.

Johannes Hahn, commissaire de l'Union européenne pour la Politique régionale et l'intégration européenne, explique : « Nous sommes prêts à donner de l’argent, mais nous n’allons pas le donner sans critères précis. Désolé de devoir le dire, mais le niveau de confiance n’est pas très elevé, donc, nous allons payer quand les réalisations seront confirmées ». Le commissaire européen estime que Bruxelles a tous les outils pour réaliser ce plan, donc il n’était pas nécessaire d’en proposer un autre. Il affirme que pour attirer des investissements, il ne faut pas chercher un  plan, mais changer l’environnement du business. Aujourd’hui, l’Ukraine est à la 76e place dans le classement de la Banque Mondiale des pays où il est facile de réaliser des affaires (Doing Business). « Donc, l’Ukraine a encore beaucoup de progrès à faire pour améliorer l’environnement du business et le rendre plus attractif », a souligné Johannes Hahn.

Les politiciens ukrainiens estiment que le plus grand problème de l’Ukraine reste son incapacité à utiliser de manière efficace les moyens reçus des donateurs étrangers. C’est la raison pour laquelle, ils proposent d’« introduire des agents spéciaux sous l’égide du gouvernement et des principaux donateurs pour que ces agents surveillent la réalisation des réformes,  garantissent la transparence de leur mise en oeuvre et empêchent les corrompus locaux d’influencer des projets ».

Or, les autorités ukrainiennes n’apprécient pas les propositions de contrôle des donateurs. C’est pour cela qu’un plan d’action annoncé, avec le nom célèbre( « Plan Marshall »), risque de se transformer en un programme ordinaire d’aide aux entreprises ukrainiennes, ce que les Européens font depuis longtemps avec succès.

Il est vrai que 5 milliards d’euros supplémentaires ne seront pas inutiles pour les moyennes entreprises ukrainiennes, mais ne changeront pas la structure de l’économie oligarchique sans l’aide du pouvoir ukrainien. Pour que la classe moyenne devienne le fondement des marchés financiers de l’Ukraine, il faut davantage de finances. À titre d’exemple, chaque année, l’Allemagne dépense pour les programmes de soutien aux petites et moyennes entreprises trois fois plus que cela, soit 15,5 milliards d’euros.

L’Ukraine a déjà l’expérience des « crédits européens » pour l’ «argent européen »!

Aujourd’hui, les petites et moyennes entreprises dans la zone du Partenariat occidental sont activement financées par de nombreux programmes de crédits européens, notamment, par une initiative de l’Union européenne, « EU4Business ». Le soutien dans le cadre de cette initiative est réalisé avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque européenne d’investissement. Les projets prioritaires sont ceux qui sont associés au développement privé dans les différents domaines de l’infrastructure socio-économique, comme le transport, l’énergie, la protection de l’environnement, etc. Le financement est réalisé sous le contrôle de la Banque nationale de l’Ukraine via un réseau de partenaires ukrainiens : Ukreximbank, Megabank, Ukrgazbank et autres. Le prix des crédits inclus un taux d'intérêt annuel de LIBOR de + 8%  et des commissions uniques à la Banque nationale de l’Ukraine et aux autres banques d'un montant de 1 à 3% du montant principal du prêt. En moyenne, la somme s’élève à 15%. Le coût d'un prêt en euros est certainement séduisant, mais il n'est pas évident de l’obtenir. Les exigences sont très strictes, à la fois pour l'état financier et pour la garantie du prêt.

Cependant, ces crédits sont très populaires. Sevki Acuner, directeur de la BERD en Ukraine, a annoncé que la Banque augmenterait ses investissements pour la réalisation des projets en Ukraine en 2017 jusqu’à 1 milliard d’euros. La BERD prévoit d’investir dans la construction du métro à Kharkiv, dans le développement du réseau énergétique en Ukraine et également dans le financement de quelques projets associés à l’industrie portuaire en Ukraine. Le total des investissements se chiffre à plus de 5 milliards d’euros.

Autrement dit,  l’argent n’est pas un problème. Il faut néanmoins vouloir travailler de manière efficace et honnête.

Oxana Polichtchouk, Kyiv


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