Volodymyr Baloukh : Ukraine, ne te rends pas!

Volodymyr Baloukh : Ukraine, ne te rends pas!

Ukrinform
Quelques étapes du procès de Baloukh qu il ne faut pas oublier

Le 16 janvier, Volodymyr Baloukh, habitant de Crimée, a été condamné à 3 ans et 7 mois de colonie pénitentiaire et une amende de 10 000 roubles pour sa prise de position civique : hisser le drapeau ukrainien et résister avec courage à l’occupation russe. Une peine de prison pour un acte d’honneur qui, dans tout pays civilisé, est un signe de grandes qualités morales. ​Tout ce que Baloukh a fait est de hisser le drapeau ukrainien sur le toit de sa maison et quand les occupants ont exigé qu’il le retire, il a alors accroché un panneau : « Rue des Héros de la Centurie céleste 18 ».

Ceux qui ont suivi de près cette persécution de Baloukh par les autorités russes, connaissent tous les détails de son affaire. Nous allons vous rappeler les faits clés de la biographie d’un patriote ukrainien ordinaire et les faits les plus hilarants de l’injustice devenue une vengeance pour celui qui n’a pas accepter l’occupation de la Crimée.

Un fermier ordinaire – non ordinaire

La vie de Volodymyr Baloukh est l’une des preuves, qu’en occupant la Crimée, la Russie a révélé pour l’Ukraine de vrais héros.

Baloukh a travaillé toute sa vie dans le village de Serebryanka où il est né. Il aura 47 ans le 8 février 2018. Diplômé de l’Université d’agriculture de Simferopol, il a travaillé dans le kolkhose local, et plus tard, il a cultivé du blé sur ses deux terrains. Donc, oui, c’était un fermier ordinaire, mais pas « un monsieur tout le monde » qui vivait sa petite vie sans s’intéresser à autre chose.  À titre d’exemple, en 2006 et en 2010, Volodymyr Baloukh a présenté sa candidature à la Verkhovna Rada au Congrès des nationalistes ukrainiens. Et sans la situation extrême avec l’occupation  de la Crimée, Baloukh serait probablement resté fermier toute sa vie.

Mais les circonstances se sont développées de telle sorte qu'il est devenu un héros contre lequel la Russie n'avait pas d'armes, excepté celles du FSB et de la prison. Le FSB ne pouvait pas le forcer à renoncer à la nationalité ukrainienne, en prétextant la présence du drapeau de son pays, et la prison n’affecterait pas ses convictions.

Ceux qui sont pour Baloukh, sont contre le « pouvoir »

Subitement, les autorités des occupants de la mairie du village de Serebryanka, où Balkoukh habitait, ont compris que Volodymyr était devenu un paria et un ennemi du peuple.  À la demande du tribunal, les autorités du village et le commissaire de police l’ont catalogué d’alcoolique, de tapageur et de type dépravé.  Cependant, des personnes courageuses ont réfuté ce portrait mensonger.  Des témoins ont même raconté que l’entrée de la maison de Baloukh où les agents du FSB ont « trouvé » des munitions, dont la possession lui a été incriminée, n’était ni entourée de grille, ni gardée par des chiens, donc n’importe qui pouvait y entrer.

Ils sont venus chercher des choses qu’ils avaient eux-mêmes déposées

Les armes et les munitions, trouvées dans le grenier de la maison de Baloukh, ont été fabriquées dans l’usine de munitions à Barnaulsk (Fédération de Russie). Le 12 janvier 2018, la défense de Baloukh  avait demandé d’envoyer un courrier à l’usine pour avoir une information sur ces munitions, mais la demande a été rejetée par les juges.

Taras Omeltchenko, l’un des avocats de Baloukh, a déclaré : « Il n’y a aucune preuve que ces armes et ces munitions appartiennent à mon client », car les experts n’avaient même pas trouvé d’empreintes des doigts de Baloukh et dans son dossier, il était noté que ces armes et ces munitions avaient été achetées par une personne inconnue, dans un endroit inconnu et dans des conditions inconnues.

Volodymyr Baloukh affirme que les munitions et les armes ont été mises délibérément chez lui, car les agents ont cherché à l’endroit exact, comme s’ils savaient où se trouvaient ces objets.

La Crimée attend une aide de Kyiv

L’archevêque de Simferopol et de Crimée, Clément, qui a beaucoup soutenu Baloukh lors de son procès, a sévèrement critiqué le gouvernement ukrainien. Il estime que le pouvoir à Kyiv doit répondre à la question : « Qu’a-t-il fait pour protéger les fidèles du Patriarcat de Kyiv et de Crimée, qu’a-t-il  fait pour protéger Baloukh ? Et cela concerne aussi les Tatars de Crimée, car pendant les destructions des mosquées, le silence a régné comme si les mosquées n’existaient pas. Les gens meurent à cause de ce silence ».

Et pendant ce temps, en abandonnant des personnes comme Baloukh, l’Ukraine pourrait perdre définitivement la Crimée et toutes les personnes en Crimée qui croient en l’Ukraine. Quant à Volodymyr, il s’adresse au peuple ukrainien pour demander à ses compatriotes de ne pas baisser les bras.

« Je veux dire à l’Ukraine de ne pas se rendre et de continuer son combat pour son peuple, pour ce, pourquoi autant de personnes ont déjà donné leurs vies, les meilleures personnes », a-t-il déclaré une fois le verdict tombé.

Être un héros, ça ne fait pas peur

Dans la même déclaration, Volodymyr Baloukh demande de ne pas le présenter comme un héros : « Les gars, tout va bien, je ne vais pas mourir. Je pense que bientôt tout rentrera dans l’ordre. Je ne me considère pas comme une victime. De toute manière, tout va se bien passer, tout sera Maidan », a-t-il dit.

Volodymyr, soutenu par des Ukrainiens ordinaires, se tient avec tant de dignité et de courage, que l’on prend conscience qu’il est possible de rester Ukrainien en Crimée et pouvoir exprimer son opinion.

Et si chacun de nous pense à ce qu’il a fait aujourd’hui pour la libération de la Crimée, cette pensée sera plus forte que la peur et Baloukh aura raison. Mais si les gens plongent dans la peur, alors cette activiste ukrainien restera seul, faible et incompris.

Pourchasser des citoyens ukrainiens devrait devenir une activité dangereuse pour les occupants

Environ 30 agents des forces de l’ordre des occupants sont impliqués dans l’affaire de Baloukh, deux d’entre eux sont recherchés par le Bureau du Procureur de Crimée en Ukraine. Les agents des forces de l’ordre cachent leurs visages sous des masques et les tribunaux se déroulent à huit clos.

Cela signifie que les informations de ceux qui signent des ordres d’arrestations et des perquisitions, ceux qui prennent des décisions juridiques et ceux qui se cachent sous des masques sont très importants et il faut les utiliser au maximum. L’implication d’occupants et de collaborationnistes dans des perquisitions, des tribunaux injustes et des arrestations devrait être une activité dangereuse pour eux.

Zera Achyrova, Kyiv


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