La question du gaz naturel à nouveau source de tension entre l'Ukraine et la Russie
La construction d'un gazoduc russe, baptisé Nord-Stream 2 a été dénoncé par les autorités de Kyiv qui y voient une tentative de la part du Kremlin de déstabiliser encore plus la situation géopolitique de la région. Les Etats-Unis ont également dénoncé hier, par la voix de leur secrétaire adjoint à la défense, John Sullivan, le projet russe. Selon je Haut diplomate américain, le gazoduc russe ne remplit pas sa fonction avancée de diversifier l'approvisionnement en gaz vers l'Europe et va saper l'indépendance énergétique de l'Ukraine :
"Nous sommes contre le gazoduc Nord Stream 2, qui sapera les objectifs de diversification et d'indépendance énergétique du continent européen. Il est tout aussi important de noter que cela va nuire à l'indépendance de l'Ukraine, à son système énergétique et à son économie", a déclaré M. Sullivan.
La position des Etats-Unis concernant la question du gaz entre l'Ukraine et la Russie est de favoriser un avenir énergétique fort et indépendant pour la première, dans lequel elle ne dépendrait pas de la Russie et ne serait donc pas soumise aux pressions de Moscou.
Les gisements de gaz naturel de l'Ukraine ont également été abordés ce matin lors d'une interview de la présidente du conseil d'administration de la société d'Etat Chornomornaftogaz, Svitlana Nezhnova sur la chaîne de télévision Hromadske TV.
Selon Nezhnova, depuis l'annexion de la Crimée, la Fédération de Russie à illégalement extrait 3,5 milliards de mètres cubes de gaz du gisement d'Odessa, et que les autorités ne semblaient pas avoir l'intention d'arrêter leur extraction :
"A l'heure actuelle, la Russie a produit illégalement 7 milliards 200 millions de mètres cubes de gaz, dont la moitié a été produite sur le champ de gaz d'Odessa (3,5 milliards) […] C'est la zone économique de l'Ukraine, et la Russie le sait depuis le tout début de l'annexion de la Crimée. Alors que les procès devant les tribunaux internationaux se profilent, la Russie pourrait prendre des mesures", a t-elle ajouté.
La Russie aurait foré illégalement onze puits lors de l'annexion de la Crimée, toujours selon la directrice du conseil d'administration.