Une nouvelle affaire judiciaire pourrait entraver l'échange de Karpyuk et Klykh

Une nouvelle affaire judiciaire pourrait entraver l'échange de Karpyuk et Klykh

Ukrinform
Une citoyenne russe a réussi à obtenir près de 500 000 hryvnias à la suite d'une procédure judiciaire contre les citoyens ukrainiens Mykola Karpyuk et Stanislav Klykh, liée la mort de son fils pendant la guerre de Tchétchénie. Cette affaire  pourrait nuire au retour des prisonniers.

Cette information a été communiquée à nos confrères de Radio Svoboda (RFE/RL) par Nadia Volkova, avocate de l'Union ukrainienne d'Helsinki pour les droits de l'Homme :

"Personnellement, je pense que si des négociations concernant la libération ou l'échange de Karpyuk et Klyh sont en cours , cette question devrait faire partie des négociations : vous devez les libérez et ne pas tenir compte de cette dette car il s'agit d'une affaire montée de toutes pièces. Par ailleurs, son avocat a déclaré que si ces personnes sont renvoyées pour purger leur peine en Ukraine, en vertu d'une convention sur le transfert de prisonniers condamnés à l'emprisonnement, il est possible que l'Ukraine ait à prendre à sa charge cette dette car leurs proches sont tout simplement incapables de payer une telle somme d’argent", a expliqué la défenseuse des droits de l'Homme.

Le 20 avril dernier, le tribunal régional russe de Sverdlovsk a partiellement satisfait l'Appel de la plaignante russe,  Nikolaïeva Z, interjeté à l'encontre des citoyens ukrainiens Mykola Karpyuk et Stanislav Klykh. 

Un journaliste russe présent à l'audience, Gleb Edelev, a écrit sur sa page Facebook que Nikolaïeva, dont le fils est mort lors de la première guerre de Tchétchénie, exigeait des dommages et intérêts à hauteur de 5 millions de roubles (66 500 euros), mais que le tribunal avait décidé de limiter cette somme à 1 million de roubles (13 300 euros).

Le tribunal du district de Tugulimsky, dans la région de Sverdlovsk, qui avait examiné l'affaire en première instance, a décidé de demander en outre 150 000 roubles contre Mykola Karpyuk et 100 000 contre Stanislav Klykh (respectivement 1 990 et 1 330 euros).

Lire aussi : Le Parlement ukrainien appelle la communauté internationale à aider à faire libérer Souchtchenko et les autres prisonniers politiques

Pour information : Stanislav Klykh et Mykola Karpyuk sont deux citoyens ukrainiens arrêtés en Russie, respectivement en août et en mars 2014, et condamnés à 20 ans de prison par les instances judiciaires de la Fédération de Russie après un simulacre de procès.

Si l'implication de Karpyuk dans deux organisations nationalistes est vérifiée, celle de Klykh est plus qu'éphémère. Le premier a été le bras droit du commandant de Pravy sektor et membre de l'ancienne Assemblée nationale ukrainienne (UNA UNSO). Il est accusé d'avoir créer et dirigé un groupe appelé «Viking». Klykh, qui a également été brièvement membre de l'UNA-UNSO alors qu'il était à l'université, est supposé y avoir participé.

Pourtant, les deux hommes ont été condamnés pour leur supposée participation aux combats contre les forces fédérales russes en Tchétchénie durant la première guerre éponyme, en 1994 – 1995, et pour avoir contribué à la mort de 30 soldats. Aucun des deux ne s'y est pourtant rendu et leurs défenses ont prouvé à de nombreuses reprises les incohérences temporelles de l'enquête, qui s'est majoritairement basé sur des « aveux » extorqués au cours des 18 mois de détention au secret de Karpyuk et des 10 moisde Klykh.

Ces aveux ont pourtant été rétractés dès que les citoyens ukrainiens ont été autorisés à voir des avocats, qui ont par la suite transmis à la communauté internationale leurs témoignages de tortures et de mauvais traitements. Une procédure est d'ailleurs actuellement en cours auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme.

EH


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