Angela Merkel assure que l’Ukraine resterait un territoire de transit de gaz vers l'Europe malgré Nord Stream 2
« Pour nous, l'Ukraine est et restera un pays de transit même si Nord Stream 2 est achevé », a déclaré la Chancelière lors d’une conférence de presse conjointe avec Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine ce lundi à Berlin.
Angela Merkel a dit avoir conscience que « les inquiétudes sont grandes du côté ukrainien ».
« Nous les prenons au sérieux et ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'il soit très clair que Nord Stream 2 ne se substitue pas aux livraisons de transit promises », a-t-elle ajouté face aux journalistes.
Ce gazoduc Nord Stream 2 relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique sans passer par l'Ukraine, menaçant de priver ce pays d'une partie des revenus perçus sur le transit mais aussi d'un moyen de pression sur Moscou. Soutenu par Berlin, le projet est très critiqué à Washington et en Europe de l'Est.
Le président américain Joe Biden, initialement très hostile au chantier comme ses prédécesseurs, a renoncé fin mai à des sanctions, préférant renforcer la coopération avec l'Allemagne.
Angela Merkel se rend à Washington cette semaine pour une rencontre avec Joe Biden au cours de laquelle il sera notamment question des modalités de fonctionnement du gazoduc.
Depuis plusieurs semaines, Berlin et Washington mènent des discussions sur ce sujet et sur la façon d'offrir des garanties à l'Ukraine quant au maintien des revenus perçus sur le transit du gaz russe par d'autres pipelines que Nord Stream.
En décembre 2019, l'Ukraine et la Russie avait laborieusement conclu un contrat sur le transit du gaz qui court jusqu'à fin 2024.
Berlin a récemment plaidé pour que ce contrat entre les deux pays puisse être prolongé.
Selon le PDG de la société Nord Stream 2 AG, le gazoduc de 1.230 kilomètres, retardé par la menace de sanctions américaines, sera achevé « d'ici fin août », a-t-il indiqué au quotidien financier allemand Handelsblatt.
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