«Nous pensons toujours que nous allons russir à atteindre ... »

«Nous pensons toujours que nous allons russir à atteindre ... »

Ukrinform
L'histoire d'un théâtre

«Je ferais mieux d’être née un chat ... ». C’est le nom du spectacle qu’au début de mai j'ai vu dans notre Art-Hub. Ce spéctacle a été spécialement présenté aux journalistes étrangers qui sont venus couvrir le concours de la chanson «Eurovision». La durée fait 50 minutes. Sur scène il n’y a qu’une seule actrice. Costume c’est un pyjama d'hôpital de modèle soviétique. De toutes les décorations il n’y a que de la lumière ... Et l'impact sur le spectateur. Foudroyant comme une averse froide.

Raconter l'histoire, c’est impossible. Là bas, c’est la vie. Avant la guerre. Pendant l'occupation. Après la réinstallation sur le territoire pacifique. Avec des odeurs. Avec la douleur. Avec l’ennui incroyable de tout ce qu’on a perdu: maison, famille et amis. Finalement - toi, spectateur, t’es pleinement conscient du fait que tout cela doit être retourné. Sans faute.

« Nous avons expressément fait pour que ce spectacle puisse être joué n'importe où: au front, à l'école, dans la salle d’hôpital ... » - a ditsitôt après le spectacle Volodymyr Zavalnyuk, metteur en scène et directeur artistique du théâtre «Métamorphose». Et il faut le jouer, ce spectacle. Partout.

Alors, j'ai décidé de faire une interview sur un spectacle, simultanément avec l'auteur de la pièce, metteur en scène et actrice. Et quand nous nous sommes rencontrés quelques semaines après avoir vu « le Chat... », nous avons parlé de tout: du théâtre ukrainien moderne, de la vie d’acteurs, de la perception complexe (plutôt duphénomène de rejet) de l’art honnête qui gratte les blessures, mais guérit ensuite l'âme.

On s’est rencontré au Centre Kourbass, Volodymyr Zavalnyuk et le premier rôle Ganna Yaremtchouk. Sous peu de temps arrive Neda Nezhdana, auteur de la pièce, d’après laquelle «Le Chat...» a été mis en scène, dramaturge, poétesse, critique d’art, docteur ès sciences.

- Monsieur Volodymyr, parlez-nous de votre théâtre, il est jeune, n’est-ce pas?

Volodymyr Zavalnyuk: Eh bien, ça dépend. Il est jeune dans sa promotion, dans son entourage médiatique. En fait ... Je crois que le début du théâtre c’est l’an 1992, quand a été créé «Une crèche ukrainienne». Puis il y avait de différentes phases.

- Pourquoi, alors,il n’y a pas de presse, pasd’entourage médiatique?

Volodymyr Zavalnyuk: Cela arrive comme ça. Les producteurs viennent te voir, fort sérieux, ils t’invitent à un bon restaurant et demandent de leur donner un spéctacle pour … le promouvoir. C’était le cas de « Salomé » en 2002 et en 2003. Ils commencent très bien à le «faire rouler » et nous allons en tournée: toute l'Ukraine, la Biélorussie et ainsi de suite. Les salles sont pleines, partout. Mais les producteurs «m’arnaquent» de 12 mille dollars. Voilà pourquoi je suis si prudent avec les producteurs, sponsors ou quelqu’un d’autre.

Les sages disent qu’il faut vivre et travailler comme si tun’es plus là, mais il y a seulement Ce que Tu a FAIT ici. Mais aucun de ceux qui sont capables de donner de l'argent ou non, d’aider dans la promotion ou non, personne n’y fera aucune attention. Parce qu'ils ont besoin d'un produit qu'ils savent comment le vendre. Il se trouve que moi-même, je me suis fait reculer dans un coin terrible qui, en même temps, pour moi, est un choix bien limitatif, bien libre et bien vrai, parce que dans ce coin de la libre créativité je suis tout à fait heureux.

J'ai une actrice absolument phénoménale, une actrice de classe mondiale qui me fait confiance, qui m'a suivi (pointe Ganna Yaremtchouk - Ed.). Et par conséquent, il se trouve que je l’ai également conduit au même coin. L’être humain doit en quelque sorte faire de l'argent, mais là,les principes sont tout à fait différents.

- Monsieur Volodymyr, je ne sais pas, je ne peux pas imaginer comment fonctionne ce théâtre, un petit théâtre comme le vôtre?

Volodymyr Zavalnyuk: Il n’y a pas de grands ou petits théâtres, il y a des théâtres vivants et morts. Notre théâtre est vivant.

Ganna Yaremtchouk:… et qui vit à ses frais. Tout est fait par nous-mêmes. Il y a, à cet égard, des signes positifs: nous pouvons nous permettre de mettre en scène les auteurs qui vous mettent le doigt sur le siège du mal, qui vous fouettent le sang, qui pénètrent dans le nerf.

-Vous avez réussi à piquer les nerfs, à en juger par la réaction du public et la mienne. Anya, je voulais vous demander. Combien de temps vous vous rétablissez après «Le Chat ... »?Par quel moyen? Vous jouez, vous pleurez véridiquement, vous ressentez tout cela, on vous frappe… Si le spectateur se sent battu après le spectacle, alors j'imagine dans quel état est l’acteur.

Ganna Yaremtchouk: 24 heures. C’est bien dur. Mais ce n'est pas moi, c’est une autre dame quiétait sur scène (sourit - Ed.) La seule chose, j’ai mal aux yeux et je me repose toute la journée.

Récemment, nous avons participé à unfestival dramatique ukrainien «Drama. UA» à Dnipro. Nous avons eu deux spectacles: «La grande cave”de Chevtchenko et le lendemain «Il vaudrait mieux que je sois née un chat”.

Volodymyr Zavalnyuk: Dans le spectacle «La grande cave» Ganna a la même fatique imposée que dans « Le Chat ... ».

Ganna Yaremtchouk:Et le lendemain, j'ai perdu la voix. Je pleure, en disant: «Volodymyr Stepanovytch, il faut déprogrammer le spectacle, parce que je suis totalement épuisée, tout simplement épuisée. » Mais ... 16:00. Spéctacle. Et ... Je ne sais pas d’où vient cette énergie. Peut-être, elle est donnée par le bon Dieu.

- Et pour qui avez-vous fait ce spectacle "Le Chat ..."? Pour quel public?.

Volodymyr Zavalnyuk: Pour nous-mêmes.

- Avant le spectacle, on me disait: n’y vas pas, ce spectacle est si éprouvant, il est impossible de le supporter. Je l’ai regardé. Oui, il est bien difficile, mais on peut le supporter. Je regardais les réactions des gens devant età côté de moi. J'ai vu qu'ils étaient mal. Ils étaient mal non pas pendant les épisodes quand l'héroïne a été battue, mais lors d'une mention du Donbass, de l’ancien Donbass. Des pastèques, des abricots, de l'odeur de Donbass. C'est là, qu’ils étaient mal ...

Ganna Yaremtchouk: Vous avez dit correctement: « Il est très difficile, n’y vas pas. » Nous avons un terrible malheur. Nous avons très peur que quelqu’un puisse nous toucher. La chose principale c’est dene pas nous toucher. Nous sommes trop tolérants, et ça, on en a marre. J'ai entendu parler de l'exigence des organisateurs de «l’Eurovision» à Kyiv de ne pas parler de la politique. Mais ce n'est pas de la politique, c’est notre vie, nos vies ... Nous commençons à percevoir nos pertes à la guerre comme une statistique. Eh bien, une personne est tuée, 2 personnes sont tuées aujourd'hui, demain 3 personnes, 4 personnesaprès-demain ... Eh bien, une photographie, une autre photographie.Un cercueil, deuxième cercueil, troisième cercueil. Nous sommes déjà habitués. Ce croûte, il faut le percer pour que le pus s’évacue.C’est pourquoi nous avons fait «Le chat... ». "Hamlet". "Le Roi Lear". «La Grande Cave» ... Neda Nezhdana, auteur de la pièce, entre en conversation.

- Madame Neda, nous venons de parler du « Chat ... », de l’histoire comment Monsieur Volodymyra conçu ce spectacle, comment Anya le ressent. Et vous, pourquoi vous l’avez écrit, cette pièce,d’où vient cette image? Est-ce que c’est un personnage composite, un personnage avec quelques personnes? Voulez-vous raconter?

Neda Nezhdana: Oui. Tout d'abord, je suis moi-même originaire de Donbass, je suis née là-bas, mais j’ai grandi principalement à Kyiv. Tout de même, j’ai beaucoup de mes proches là-bas, et pendant les premiers mois de la guerre c’est dans ma ville Kramatorsk que les plus grandes actions militaires avaient eu lieu. Je cherchais comment raconterce que je ressens: la guerre, les réfugiés, toute cette histoire. Et une fois au festival à Zaporizhzhya j'ai vu un spectacles en solo, après lequel une actrice est venue me voir et a mentionné une histoire d'Iryna Dovgan. (Iryna Dovgan, une bénévoleukrainienneet habitante de la ville Yassinouvata qui a subi pas mal de tortures de la part de la prétendue «DNR» pour sa position pro-ukrainienne. Dès les premiers jours de l'action militaire elle aidait l'armée ukrainienne et ne cachait pas ses convictions, pour lesquelles elle a été kidnappée et envoyée à Donetsk contrôlé par les terroristes. Là-bas, elle, enveloppée dans un drapeau ukrainien, a été attachée à un poteau dans la rue où elle a été battue et humiliée.On a réussi à sauver Iryna Dovgan grâce à l'intervention des journalistes étrangers qui se trouvaient par accident sur la scène du massacre - Ed.).

La pièce a été associée à cette histoire. Je me suis plongée dedans, je lisais, j’écoutais, ma tante qui était une réfugié, m’a raconté aussi ce qui se passait sur les territoires occupés, ainsi qu’une autre actrice de Lougansk que je connaissais bien. C'est-à-dire, il y avaient pas mal de différentes histoires documentaires. Et la clé pour «Le Chat ... », c’était les photos qui montraient  les manœuvres de retraite de nos troupesdu Donbass après la signature des accords de Minsk: nos soldats avec des chats, des chiens dans les paniers, sur les épaules ... C’est ça qui est devenu pour moi un point tournant. J'ai imaginé une histoire d'une femme qui est restée dans l'occupation parce que son chat a donné naissance à des chatons et cette femme avait peur qu'ils allaient mourir en chemin. Ces trois chatons -blanc, gris et noir –sont comme trois histoires, trois étapes de la guerre. Au début, un peu plus clair, romantique, puis cette «zone grise», mais ensuite c’est le pire, c’est-à-dire,noir. Etj'ai eu ma propre perte réelle, le premier mois de la guerre mon chat a été tué.

Un autre point important pour moi. Iryna Dovgan dans l'un des talk-shows a dit une phrase suivante: «Dans les yeux de l'homme qui m'a interrogé, j’ai vu les yeux des ténèbres». Pour moi la clé était l'obscurité qui monte chez les gens ce qui est provoqué par la guerre. La façon dont la guerre se manifeste chez les gens: quelqu’un se met en danger pour un chaton, quelqu'un prend beaucoup de plaisir de la violence, dans ce pouvoir sur les gens, dans ce que tu peux détruire.

Dans ma pièce il y a une protestation en son entier contre l'ordre mondial, contre Dieu. Ma pièce dit: «T’es un nullard, tu a créé un monde qui n'a pas de sens, dans ce monde je ne veux pas vivre,  je ferais mieux d’être née un chat ... ».  Cedésespoir, ce dégoût de tout, le dégoût du monde entier, c’est le pire. Et dans cet abîme, le dégoût s’accroche en quelque sorte à ce petit chaton ... Voilà l'essence de mon histoire, parce qu'il est sur le point d'avoir à sortir de ce monde. Et vendre ces chatons, c'est la dernière chose qu'il devrait faire. Le dégoût s’accroche à ce petit chaton qui lui donne l'espoir qu’il va maîtriser malgré tout, qu'il va commencer une nouvelle étape, qu’il se battra.

Ilm’était très difficile d'écrire cette pièce, car il est difficile de se plonger dans l'obscurité, dans l’horreur, dans cette saleté, mais quand nous avons réussi à mettre cette pièce en scène, nous avons été soulagés. Parce que j’ai réalisé que nous devons en parler. Nous devons y penser, nous devons le montrer à travers l’expression artistique. Parce que c’est comme ça que nous pouvons être sauvés et continuer à aller plus loin.

- Madame Neda, qu’est-ce que vous ont dit les gens, surtout du Donbass, qui ont lu ou vu « Le Chat ...»? Quelles sont leurs impressions de cette pièce?

Neda Nezhdana: Ce qui est intéressant, ce que la première lecture de cette pièce a eu lieu au forum où une grande partie du public a été justementdu Donbass. Etpour moi il était très important que les gens venaient me voir et me parlaient de leurs sentiments, leurs émotions. Même une femme m’a dit que sa voisine avait en fait une expérience pareille comme dans la pièce. Souvenez-vous de l'histoire du fils d'une voisine qui s’est fait sauter avec une mine? Elle est inventée. Et une personne est venue me voir et a dit que chez savoisine pro-russe,exactement de la même manière, son fils s’est fait sauter avec une mine qui a été misepar les combattants pro-russes. Et ces choses m’ont été également très importantes. Au fait, après le spectacle à Ukrinform, deux personnes du Donbass sont venues me voir, aunsi qu’une bénévole Olessya Adamovska, à qui cela étaitaussi très proche. Nous avons eu aussi une lecture de cette pièce à Ivano-Frankivsk au festival «Le théâtre ouvert» qui a été organisé par les réfugiés du Donbass. Là aussi, j'ai réalisé que cet écho était exact. Parce que dans «Le Chat... » il y a des détails, par exemple - « Les abricots, et non pas les mines» - il y acertains sentiments, certains goûts, certains mots qui sont compréhensibles pour les gens du Donbass.

- Pas seulement. Je ne suis pas originaire du Donbass, mais je me souviens aussi de ce spectacle, je fus impressionnée par ces abricots et melons d'eau. Ce souvenir qui nous montre l'ampleur des pertes. Là, on sent clairementque nous avons perdu non pas des mines, non pas du charbon.Nous avons perdu un morceau de notre Patrie...

Neda Nezhdana: Oui. Si le sol est vivant ... Pour moi une vraie dramaturgiec’est celle qui prévoitdes différentes variantes de lecture,c’est un produit multiple où il y a un espace pour le jeu ce qui est très important. Je pense que ce qui constitue la base de cette pièce,cette transformation, il est associénon seulement au Donbass et à notre guerre. C’est, en général, une transformation, un certain labyrinthe spécifique, une voie pour la sortiedes hommes de la crise, du désespoir, de l’horreur de l'hybridité qui existe autour de nous. Je pense que cette voie est universelle et peut être comprise par les gens de différents pays. Récemment, j'ai envoyé quelques pièces à la Grèce et c’est bien cette pièce qui les a frappé le plus. Autrement dit, grâce à cette pièce il devient plus clair ce qui nous arrive. Non seulement nous, mais égalementle monde entier. J'ai écrit cette pièce en 2014. Et en finale, elle dit aux gens qui ont peur de la guerre mondiale: « Vous ne comprenez pas qu’elle approche déjà! ». Et ce fut avant les attentats terroristes à Paris, Bruxelles, Istanbul, Manchester. Le sentimentde ce thème, du thème de la guerre qui est présente aujourd’hui dans le monde, est maintenant partout, mais nous, nousl’avons compris bien plus tôt.

- Voilà pourquoi il faut montrer cette pièce partout, au maximum.

Ganna Yaremtchouk: Oui, c'est la meilleure influence de l'information, au niveau émotionnel, au niveau de la sensation. Je pense qu’il n’y a plus de spectacle comme «Le Chat... ». Et il faut le présenter, notamment dans les écoles et les universités. Tout d'abord, nous devons éduquer les enfants. Il faut faire des programmes éducatifs, crier de tout cela, mais nous restons toujours les bras croisés, nous sommes casés dans un placard quelque part: ne nous touchez pas, s'il vous plaît, ça fait mal, c’est pour cela qu’on veut que personne ne nous touche.

Neda Nezhdana: En fait, si tu le retiens en toi-même, ça te tue, le corps va tomber malade, mais quand tu le ressens à travers l’expression artistique, alors tu t’en débarrasses. Nous, toute notre société, nous en avons besoin, parce que pour survivre dans ce monde, pour guérir, nous devons en parler. Mais là, je voudrais dire quelques mots à l’égard de notre État. Je vois dans notre État, franchement,une guerre humanitaire ethybride. Juste les faits: au Centre Kourbass nous avons publié une anthologie « Maydan: avant et après», où, entre autres, il y a cette pièce. Maintenant,iln’y a plus de ce livre, car il a été vendu très rapidement. Nous avons visité beaucoup de villes, théâtres, festivals, nous avons fait des présentations, des lectures, des expositions photo et vidéo. Le théâtre «Colosse» a voulu faire une lecture, mais, au final, a fait un spectacle. Mais de la part de notre Etat il n’y a rien, zéro absolu, aucun soutien de ce thème, ni du drame moderne en général. Auparavant il y avait un programme unique de soutien du théâtre moderne ukrainien et de la traduction des pièces en ukrainien, il y avait aussi le marché public des pièces déjà mises en scène. À l’époque de Yanoukovytch ce programme a été bloqué, mais aujourd’hui, en fait, ce programme est éliminé. L'Etat ne fait absolument rien pour soutenir le drame ukrainien.En outre, a été éliminé le programme de stages de formation des jeunes dans les collectifs nationaux, est éliminé également le programme de soutien des centres de recherche qui ont été restructurés. Il n'y a aucun soutien, aucune réforme dans le théâtre, il n’y a pas d’appui du mouvement théâtral indépendant  au moment où de plus en plus de théâtres indépendants apparaissent chaque jour. Nous, au Centre Kourbass, à la demande du Ministère de la Culture,avons préparé un programme détaillé, mais les fonctionnairesl’ont mis en sommeil et ne font absolument rien avec ce document. Je crois que c’est une attaque contre la science, l'éducation et le développement. Et cela se passe dans des conditions où la Russie dépense des milliards pour la science, pour le développement, pour le drame moderne, pour la propagande. Maintenant nos jeunes enfants grandissent, qui seront-ils dans l’avenir, qu’est-ce qu’ils penseront de l'Ukraine et du monde? Ça m'inquiète trop, parce que nous n'avons aucune chaîne de télé pour les enfants, aucun programme éducatif pour les enfants! Nous nous dégradons terriblement.

Volodymyr Zavalnyuk: Oksana Zabouzhko a très bien dit que maintenant pendant la guerre hybride il n’est pas nécessaire de bombarder les villes, parce qu’on bombarde les cerveaux. Et, en fait, ces liquidations et la désapprobation de ces programmes, c'est une sorte de bombardements d'artillerie des avant-postes de l'Ukraine.

Neda Nezhdana: Si nous faisions attention au développement de notre propre culture, il n'y aurait rien avec la Crimée. J’ensuis convaincue. Et quand les fonctionnaires nous disent qu'il n'y a pas d'argent pour cela, c'est pas vrai. Au lieu de payer, disons, au ministre une prime de 90.000 hryvnias, on peutpubliercinq livres ou organiser une tournée de 20 spectacles dans notre pays. Et la promotion de la culture ukrainienne à l'étrangerc’est également extrêmement important. Le Centre Kourbass s’occupe de la popularisation des programmes d'art dramatique ukrainien à l'étranger et, en fait, nous sommesles harceleurs, c’est pour la première fois. En France on prépare aujourd’hui un programme spécifique «La première anthologie du drame ukrainien». La partie française l’a soutenu, la partie ukrainienne - non. Nous avons contacté diverses institutions, nous avons écrit pas mal de lettres au ministère... Les Français regardent tout ça et nous disent: comment ça peut être, vous, en Ukraine,vous avez tant d’oligarques, il y a une telle corruption, et ils ne sont pas capablesde subventionner la publication d'une anthologie dans laquelle il y a trois pièces sur le Maydan, par exemple,«Silence».

- Est-ce que les subventions en tant que telles existent dans l'art? Peut-être, des mécènes?

Volodymyr Zavalnyuk: Où sont-ils?..

Ganna Yaremtchouk: Si Volodymyr Stepanovytch décidait de quitter le pays et aller à l'étranger, il serait pris là-bas avec plaisir, il donnerait des courset mettrait en scène des spectacles, mais en Ukraine on commenceraient à dire: «C'est bien le nôtre! C’est un Ukrainien prominent".

- Oui, nous sommes très fiers de tous les Ukrainiens quand ils deviennent connus et travaillent à l'étranger.

Volodymyr Zavalnyuk: Seulement à l'étranger, mais pas quand ils sont là. Comme Viktyuk. Pourquoi avons-nous besoin de gens talentueux? Zholdak, où est-il? Metteur en scène brillant. Biltchenko, il est enAllemagne ...

Une fois que la conscience aura changé,une fois que nous aurons compris que la réflexion est très importante pour le socium, tout, tout va changer. Nous avons le potentiel qui est incroyable,le potentiel anthropologique. Les gens sont si talentueux. Jeunes, beaux. Et nous pensons toujours que nous allons russir à atteindre ...

Maryna Syngayivska

Photo Yevguen Lyubymov, Julia Ovsyannikova, Ukrinform


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