ONU : des dizaines de millions de personnes en Ukraine en « danger de mort »

Alors que l’offensive militaire russe en Ukraine se poursuit, des dizaines de millions de personnes, qui sont encore dans ce pays, sont en « danger de mort potentiel », a alerté jeudi la cheffe des droits de l’homme de l’ONU.

« Je crains fort que l’escalade actuelle des opérations militaires n’aggrave encore le danger auquel elles sont confrontées », a déclaré la Haute-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, à l’ouverture d’un débat urgent du Conseil des droits de l’homme (CDH) sur l’Ukraine, à Genève.

Selon l’ONU, des milliers de personnes, dont des personnes âgées, des femmes enceintes, ainsi que des enfants et des personnes handicapées, sont contraintes de se rassembler dans des abris souterrains et des stations de métro pour échapper aux explosions.

De nombreuses personnes en situation de vulnérabilité se retrouvent ainsi piégées. « Mon personnel en Ukraine a été contacté par plusieurs groupes qui craignent d’être persécutés si les troupes russes avancent, notamment des membres de la communauté tatare de Crimée en Ukraine continentale, ainsi que d’éminents défenseurs des droits de l’homme et des journalistes », a ajouté l’ancienne Président chilienne.

Plus largement, elle a déploré les terribles conséquences de ce conflit sur la population ukrainienne. « L’attaque qui a débuté le 24 février est en train d’avoir un énorme impact sur les droits de l’homme de millions de personnes à travers l’Ukraine », a-t-elle dit, relevant que les opérations militaires s’intensifient encore en ce moment même, avec des frappes militaires sur et près de grandes villes, notamment Tchernyhiv, Kharkiv, Kherson, Lysychansk, et la capitale, Kyiv.

La ville de Volnovakha, dans la région de Donetsk, a été presque entièrement détruite par les bombardements, et les habitants restants se sont réfugiés dans les sous-sols, a-t-elle détaillé. Ces combats n’épargnent même pas les secours. Le 26 février par exemple, « des troupes russes auraient tiré sur une ambulance qui transportait des victimes gravement blessées près de Kherson. Le chauffeur a été tué et un secouriste a été blessé ».

Face à ces abus, Mme Bachelet insiste sur la reddition des comptes. A ce sujet, elle salue les procédures engagées sur le dossier ukrainien, aussi bien par la Cour internationale de justice (CIJ) et le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI).

Du côté des experts indépendants de l’ONU, l’urgence est « de respecter le droit international, de mettre fin aux hostilités immédiatement et sans condition ».

« Nous demandons instamment à la Fédération de Russie d’écouter les voix collectives de la communauté internationale qui s’exprime désormais à l’unanimité et affirme sans équivoque que ces actions militaires sont inacceptables pour tous », a affirmé Victor Madrigal-Borloz, Président du comité de coordination des procédures spéciales.

Les experts des droits de l’homme implorent Moscou de faire cesser immédiatement toutes les violations des droits de l’homme résultant de l’attaque. Il s’agit aussi « de rétablir la capacité du peuple ukrainien à exercer ses droits de l’homme et ses libertés fondamentales sans ingérence militaire ou extérieure ».

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