OSCE : les pertes civiles en Ukraine ont augmenté de plus de 50 % en six mois en raison des bombardements russes
Selon Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’OSCE (BIDDH), en six mois, le nombre de victimes civiles confirmées dans les territoires contrôlés par le gouvernement ukrainien a augmenté de plus de 50 % par rapport à la même période de l’année précédente, en raison de l’usage par la Russie d’armes explosives à large rayon d’action dans des zones densément peuplées.
« La surveillance du BIDDH sur la conduite des hostilités a révélé que, durant la période du 1er décembre 2024 au 31 mai 2025, la Fédération de Russie a continué d’utiliser des armes explosives à large rayon d’action dans des zones densément peuplées, en violation flagrante du droit international humanitaire, notamment des principes de distinction et de proportionnalité », ressort-il du septième rapport de surveillance du Bureau, portant sur les violations du droit international commises par la Russie en Ukraine.
Selon ce rapport, l’avancée des troupes russes et l’intensification des attaques contre la population civile et les infrastructures civiles ont encore aggravé la situation humanitaire, entraînant des déplacements massifs de populations depuis les zones proches du front.
Le BIDDH a poursuivi la collecte de témoignages auprès des victimes et de leurs proches, ainsi que d’avocats représentant des personnes arbitrairement détenues ou portées disparues sur les territoires occupés par la Russie.
« Les nouvelles preuves recueillies par le BIDDH confirment des schémas déjà documentés : les catégories ciblées de victimes, l’absence de fondement légal pour les arrestations, la privation systématique des garanties procédurales, et l’interdiction de tout contact avec l’extérieur. », indique le document.
Le rapport souligne également que les tortures à grande échelle contre des civils ukrainiens et des prisonniers de guerre restent systématiques de la part des autorités russes.
De plus, le BIDDH a recueilli de nouveaux témoignages de violences sexuelles liées au conflit. Pour la première fois, l’organisme a pu localiser précisément les lieux où ces crimes ont été commis. Les types de violences sexuelles exercées contre les civils et prisonniers ukrainiens correspondent à ceux documentés dans les précédents rapports intermédiaires.
Parallèlement, le BIDDH a recueilli des témoignages supplémentaires sur les tentatives des autorités russes de modifier le statut et la nature des territoires occupés en Ukraine, en violation du droit humanitaire international. Cela inclut notamment l’imposition de conditions de résidence fondées sur l’obtention de la citoyenneté russe.
Le rapport mentionne aussi l’utilisation du système judiciaire et les « déportations » comme outils de répression contre toute dissidence civile dans les zones occupées.
Lors de la présentation du rapport lors d’une réunion du Comité de la dimension humaine de l’OSCE, le représentant permanent de l’Ukraine auprès des organisations internationales à Vienne, Youri Vitrenko, a remercié le BIDDH pour ce rapport approfondi. Il a souligné que ces rapports, ainsi que l’utilisation du « mécanisme de Moscou » de l’OSCE, sont une composante essentielle des efforts internationaux visant à faire justice et à tenir la Russie pour responsable.