Les accusés de l’assassinat de Boris Nemtsov montrent le Kremlin du doigt

Les accusés du meurtre de Boris Nemtsov, politicien russe, ont eu droit à une dernière parole aujourd’hui, lors d’une audience du tribunal militaire de la région de Moscou.

Selon l’information publiée sur le site russe Meduza, Zaour Dadaev, Anzor, Chadid Goubachev, Temirlan Eskerchanov et Chamzat Bachaev nient toute implication dans ce meurtre et assurent qu’ils sont «purs comme une larme d’ange ».

En outre, Chamzat Bachaev a souligné dans son discours qu’il avait appris le meurtre de Boris Nemtsov via les infos à la télévision. «C’est un meurtre terrible qui ne peut pas être justifié et la facilité avec laquelle un homme peut être accusé de meurtre est aussi terrible », a-t-il dit.

Chadid Goubachev a commencé son discours en demandant pardon à la famille de Nemtsov pour avoir plaidé coupable et a déclaré que tous ces aveux lui ont été soutiré sous la torture. Il a souligné qu’il revenait sur ces aveux.

«C’est un meurtre politique, un meurtre commis par le FSB. Un puissant pays, si grand, qui devrait défendre son peuple, tue un homme et accuse à tort un citoyen innocent. Des villageois quelconques tuent un homme juste devant le Kremlin sur le territoire surveillé. Pourriez-vous vous imaginer cela? », a-t-il  demandé avant d’ajouter qu’il ne serait pas étonné si lui et ses camarades de malheur étaient tués juste après le verdict.

Anzor Goubachev est aussi revenu sur ses aveux en soulignant qu’ils avaient été faits sous la torture. «À mon avis, Boris Nemtsov a été tué à cause de son courage et parce qu’il parlait du pouvoir actuel. Je ne le connaissais pas avant, mais, ici, en prison, j’ai lu son livre «Confession d’un rebelle » et je veux remercier sa mère d’avoir élevé un fils comme ça », a-t-il dit.

Temirlan Eskerchanov, ayant travaillé à la police pendant 13 ans s’est adressé au jury en disant : « Je n’ai pas commis ce crime, je vous le jure devant Allah. Je suis pur comme une larme d’ange, je vous jure ».

Zaour Dadaev, l’assassin présumé de Nemstov a été le dernier à parler. Il a commencé son discours par une fable du prophète Mahomet qui disait que les musulmans ne doivent pas mentir. Il a déclaré qu’il avait plaidé coupable sous les tortures. «Vous ne connaissez que Kadyrov, mais nous ne sommes pas comme lui. Nous ne sommes pas venus à Moscou pour commettre ce crime. Nous ne sommes pas des moutons. Les Tchétchènes ne tirent pas dans le dos. Notre peuple ne tue pas comme ça », a-t-il dit. À la fin de son discours, Dadaev a souhaité au jury «de la santé, de l’amour et de la chance ».

Le 22 juin, le juge lira au jury la liste des 26 questions et le jury partira pour discuter du verdict.

Boris Nemtsov, politicien russe d’opposition a été tué à Moscou le 28 février 2015.

EH