FMI : La crise du Covid-19 accroît les risques de corruption

La corruption, l’abus d’une charge publique à des fins personnelles, est plus qu’une perte d’argent : elle érode le contrat social et mine la capacité de l’État à promouvoir une croissance de l’économie qui profite à tous les citoyens. La corruption était un problème avant la crise, mais la pandémie de COVID-19 a accru l’importance d’une gouvernance plus forte pour trois raisons.

Le rapport correspondant a été publié sur le site du Fonds monétaire international.

Premièrement, les pouvoirs publics, partout au monde, renforcent leurs interventions pour lutter contre la pandémie et donner des moyens de survie économique aux individus et aux entreprises. Ce rôle élargi est crucial mais il accroît aussi les risques de corruption. Pour que les fonds et les mesures aident les individus qui en ont le plus besoin, les pouvoirs publics ont besoin de rapports transparents et établis en temps opportun, d’audits ex-post et de procédures de responsabilisation, et ils doivent coopérer étroitement avec la société civile et le secteur privé.

Deuxièmement, avec la dégradation des finances publiques, les pays doivent empêcher la fraude fiscale ainsi que le gaspillage et la perte des fonds causés par la corruption dans les dépenses publiques.

Troisièmement, les crises ébranlent la confiance de la population dans l’État et les institutions, et les comportements éthiques deviennent plus importants face à une demande de services médicaux aussi forte. Des preuves de corruption pourraient nuire à la capacité d’un pays à réagir efficacement à la crise, ce qui aggraverait les conséquences économiques et exposerait à une perte de cohésion politique et sociale.

Au cours de cette crise, le FMI a gardé le cap sur son travail en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption. Notre message à tous les pays a été clair : prenez toutes les mesures nécessaires quoi qu’il en coûte, mais gardez-en une trace, parce que la responsabilité ne doit pas se perdre dans le processus.

Dans notre travail de prêt, nous avons procédé à des décaissements rapides afin de couvrir les besoins urgents. Parallèlement, les financements d’urgence qui ont été consentis aux pays afin de les aider à lutter contre la pandémie ont intégré des mesures de gouvernance renforcées pour suivre les dépenses liées à la COVID-19.

Les pays emprunteurs se sont engagés i) à réaliser et publier des audits ex-post indépendants des dépenses liées à la crise et ii) à publier les marchés publics liés à la crise sur le site du gouvernement, y compris l’identité des sociétés attributaires des marchés et leurs bénéficiaires réels. Le FMI a également veillé à ce que les ressources d’urgence soient soumises à sa politique d’évaluation des sauvegardes.

eh