L’UE inscrit la Russie sur sa liste noire des juridictions à haut risque en matière de criminalité financière
La Commission européenne a ajouté ce mardi la Russie à la liste des juridictions à haut risque présentant des défaillances stratégiques dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Cette décision place désormais Moscou parmi les pays soumis à une vigilance renforcée par les institutions financières européennes, ressort-il du communiqué publié sur le site de la Commission européenne.
Cette inscription découle d’un examen technique mené par la Commission dans le cadre du règlement délégué (UE) 2025/1393, adopté en juillet 2025. Ce texte prévoyait une réévaluation des pays tiers non inscrits sur la liste du GAFI mais dont le statut au sein de l’organisation est suspendu — ce qui est le cas de la Russie.
Pour parvenir à ses conclusions, Bruxelles a analysé un large éventail de données issues de sources publiques, d’autorités nationales des États membres et du Service européen pour l’action extérieure. L’évaluation a déterminé que la Russie répondait aux critères définissant un pays tiers à haut risque, en raison de lacunes structurelles persistantes dans ses dispositifs de lutte contre la criminalité financière.
En application de la quatrième directive anti-blanchiment, l’ajout de la Russie implique que toutes les entités soumises aux règles européennes — banques, établissements financiers, professionnels réglementés — devront appliquer des mesures de vigilance renforcée pour les transactions impliquant ce pays.
Le règlement délégué entrera en vigueur après un contrôle du Parlement européen et du Conseil, qui disposent chacun d’un mois pour émettre une objection, délai pouvant être prolongé d’un mois. La Commission a indiqué qu’elle continuerait de suivre les progrès réalisés par l’ensemble des pays figurant sur la liste noire de l’Union.