Avion ukrainien abattu en Iran : l'offre aux victimes critiquée

L’Iran ne peut pas fixer unilatéralement le montant des indemnisations des victimes de l’écrasement d’un Boeing ukrainien, abattu il y a un an au-dessus de Téhéran.

Cette déclaration a été faite par le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne.

«La question de l’indemnisation ne sera pas réglée par des déclarations unilatérales de l’Iran, mais devra plutôt faire l’objet de négociations entre États», a-t-il dit dans un courriel transmis à l’AFP à la veille du premier anniversaire de la tragédie.

Ralph Goodale, qui est le conseiller spécial chargé de la réponse continue du gouvernement du Canada à la tragédie du vol PS752 d'Ukraine International Airlines, rejette l'offre compensatoire de 150 000 $ faite aux familles des victimes par le gouvernement de l'Iran, rapporte Radio-Canada.

En entrevue à La Presse canadienne, il a affirmé que le montant à être versé devra avoir fait l'objet de négociations entre l'Iran, le Canada et les quatre autres pays qui ont perdu des citoyens dans la tragédie aérienne causée par des tirs de l'armée iranienne. L'annonce du montant de 150 000 $, qui a pris le gouvernement du Canada et ceux du Royaume-Uni, de la Suède, de l'Afghanistan et de l'Ukraine par surprise, semble avoir été faite pour aplanir les critiques contre l'Iran alors qu'approche le premier anniversaire de la tragédie.

Ralph Goodale affirme que les négociations sur les compensations n'ont même pas été amorcées; il ne peut donc y avoir de détermination d'un montant d'argent.

La tragédie du 8 janvier 2020 a fait 176 morts, dont 55 citoyens canadiens, 30 résidents permanents et 53 personnes qui devaient se rendre au Canada, dont plusieurs étudiants iraniens.

À la veille du premier anniversaire du drame aérien, Ralph Goodale, le premier ministre Justin Trudeau et d'autres membres du gouvernement du Canada doivent avoir jeudi des entretiens virtuels avec des membres des familles des victimes.

M. Goodale signale que le premier ministre Trudeau a parlé à ces familles récemment. Il a l'intention de proclamer le 8 janvier la journée nationale du souvenir des victimes des tragédies aériennes. Un mémorial doit aussi être érigé, mais on ignore encore à quel endroit au Canada.

Entre-temps, les pressions se poursuivent afin que l'Iran dévoile avec exactitude les détails de la tragédie et la raison pour laquelle l'armée a tiré sur un avion civil. Ralph Goodale et le ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne ne prévoient pas de réponses prochaines.

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