La Russie a renforcé la censure en raison du conflit avec l'Ukraine

Les défenseurs des droits de l'homme estiment que depuis l'occupation de la Crimée ukrainienne et l'intervention dans l'est de l'Ukraine en 2014, la Russie a augmenté la pression sur les médias indépendants et les ONG.

Selon Radio Svoboda, le nombre de dossiers criminels pour haute trahison et espionnage s’est sensiblement accru en Russie. Les journalistes se basent sur un rapport de l'organisation internationale de défense des droits de l'Homme « Agora », intitulé « La liberté d'expression en tant que victime. La censure en raison du conflit entre la Russie et l'Ukraine. »

L'ONG insiste particulièrement sur le nombre croissant de procédures pénales engagées pour des raisons d'« extrémisme » depuis 2014. En effet, 301 personnes ont été condamnées pour ce motif par la cour suprême russe en 2014, et jusqu'à 502 personnes en 2016, alors qu'elles n'étaient que 78 en 2013.

Le rapport souligne également que dans les cas de poursuites pour hooliganisme et vandalisme, la présence de symboles ukrainiens est considérée comme une circonstance aggravante.

Les défenseurs des droits de l'homme ont également lié l’interdiction des organisations nationalistes ukrainiennes en Russie avec une pression accrue sur les médias dans le pays.

« Les auteurs du rapport ont conclu que les autorités russes ont utilisé le conflit en Ukraine comme prétexte pour faire pression sur les mouvements indépendants », précise la publication.

Pour rappel, la Russie occupe la Crimée depuis le mois de février 2014, qu'elle considère comme partie de la fédération de Russie depuis un référendum en mars de la même année. La communauté internationale a condamné et rejeté cette étape. L'Assemblée générale de l'ONU a quant à elle confirmé le statut ukrainien de la Crimée par deux résolutions consécutives et rejeté les prétentions de la Russie qu'elle qualifie d'État occupant.

kh