Virus "Notpetya" : La Grande-Bretagne et les États-Unis accusent la Russie d'être responsable de la cyberattaque

Après le gouvernement britannique, ce sont les Etats-Unis qui ont accusé hier les forces armées de la fédération de Russie d'avoir lancé «la cyberattaque la plus destructrice et la plus coûteuse de l'histoire».

"L'attaque, baptisée« NotPetya », s'est rapidement propagée dans le monde entier, causant des milliards de dommages en Europe, en Asie et en Amérique [...] Cela fait partie des efforts constants du Kremlin pour déstabiliser l'Ukraine et montre de plus en plus clairement l'implication de la Russie dans le conflit en cours", a déclaré la porte-parole de la maison blanche, Sarah Sanders, qualifiant l'ingérence d' "imprudente et indiscriminée" et avertissant la Russie que cet acte "aura des conséquences internationales".

Selon une enquête du Washington Post, la CIA avait auparavant conclu à la responsabilité russe dans pas moins de 2 000 attaques informatiques à travers le monde, visant principalement les réseaux gouvernementaux ukrainiens et les secteurs financier et énergétique du pays en s'attaquant soit directement aux institutions ukrainiennes, soit indirectement via de nombreuses entreprises partenaires de l'Ukraine dans le monde entier, comme la société de livraison néerlandaise TNT ou le groupe international Reckitt Benckister.

Le 27 juin 2017, les réseaux informatiques de nombreuses organisations gouvernementales, mais aussi des banques et des médias, avaient été infectées par un logiciel malveillant (ransomware) en Ukraine. 1 508 personnes avaient porté plainte auprès de la cyberpolice ukrainienne contre ces attaques informatiques. Perturbatrices à l'échelle mondiale, le coût de ces attaques est estimé à 1,2 milliards de dollars.

Le ministère des Affaires étrangères britannique avait déjà accusé officiellement la fédération de Russie de se cacher derrière ce logiciel malveillant et d'être responsable des attaques contre l'Ukraine, selon une information de la BBC.

Tariq Ahmad, Ministre du commonwealth, a déclaré hier que la décision du Royaume-Uni d'identifier les autorités de Moscou comme responsables des attaques signifiait que le gouvernement ne tolérera pas d'autres actions de "cyberactivité malveillante" :

"Le gouvernement britannique juge que le gouvernement russe, et particulièrement l'armée russe, était responsable de la cyber-attaque destructive NotPetya […] Sa diffusion imprudente a perturbé des organisations à travers l'Europe qui ont coûté des centaines de millions de livres. Le Kremlin a placé la Russie en opposition directe à l'Occident".

Le secrétaire d'Etat à la défense britannique, Gavin Williamson, a pour sa part estimé que l'Occident était « entré dans une nouvelle ère de guerre, témoin d'un mélange destructeur et meurtrier de puissance militaire conventionnelle et de cyberattaques malveillantes".

Ce ne sont pas les premières accusations du gouvernement anglais à l'encontre de Moscou. La cheffe du gouvernement elle-même, Theresa May, a récemment accusé la Russie d'espionner ses réseaux énergétiques et de s'être immiscé dans le référendum ayant entraîné le "Brexit" en 2016.