Vol PS752 : Rien ne permet d'affirmer que l'attaque de l’armée iranienne était préméditée

Selon les experts canadiens, les tirs de missiles iraniens qui ont abattu un Boeing ukrainien début 2020 sont le résultat d'un mélange d'«imprudence», d'«incompétence» et de «mépris pour la vie humaine» de la part de Téhéran, même si rien ne permet de conclure à un acte prémédité.

Cette information a été communiquée par le Journal de Montréal.

Ce document, élaboré par des experts canadiens à partir des informations accessibles, «met en lumière l'imprudence et l'incompétence des autorités iraniennes ainsi que leur mépris total pour la vie humaine», explique le gouvernement dans un communiqué.

Lors d'un point presse, le ministre des Affaires étrangères Marc Garneau a reconnu que rien ne permettait d'affirmer que l'attaque du Boeing était «préméditée».

«Cela dit, l'Iran n'est absolument pas tiré d'affaire pour autant, il était totalement responsable de ce qui est arrivé en raison d'une combinaison d'incompétence, d'un défaut d'obligation à rendre des comptes, d'un échec total de la chaîne de commandement et de contrôle», a-t-il déclaré.

Le ministre a également accusé l'Iran de n'avoir pas fermé son espace aérien et «de n'avoir même pas cru bon informer l'avion qui décollait qu'il se trouvait en zone à risque».

«Les faits sont clairs, l'Iran est responsable de la mort de 176 innocents», a conclu le ministre, rappelant que les pays impliqués dans ce drame attendaient la réponse de Téhéran à leurs demandes de réparations.

Le vol PS752 Téhéran-Kyiv de la compagnie aérienne Ukraine International Airlines (UIA) s'était écrasé le 8 janvier 2020 peu après son décollage avec 176 personnes à son bord, dont 55 citoyens canadiens et 30 résidents permanents. Trois jours après, les forces armées iraniennes avaient reconnu avoir abattu l'appareil «par erreur».

La nuit du drame, les défenses aériennes de l'Iran étaient en état d’alerte maximale. L'Iran venait d'attaquer une base utilisée par l'armée américaine en Irak en riposte à l'élimination cinq jours plus tôt, dans une frappe américaine à Bagdad, du général Qassem Soleimani, artisan de la stratégie régionale de l'Iran, et s'attendait à une réplique de Washington.

Dans son rapport final dévoilé en mars, l'Organisation de l'aviation civile iranienne (CAO) avait blanchi ses forces armées. L'Ukraine a dénoncé une «tentative cynique de cacher les vraies causes» et Ottawa un rapport «incomplet» et sans «preuve tangible».

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