Les eurodéputés appellent l’Ukraine à respecter ses engagements anticorruption
Une délégation de la commission du contrôle budgétaire du Parlement européen, qui s’est rendue en Ukraine du 20 au 23 juillet, a exprimé l’espoir que les réformes dans les domaines de l’État de droit et de la lutte contre la corruption ne ralentiront pas.
« Lors de la visite, la délégation a entendu les parties prenantes sur leur volonté de poursuivre la mise en œuvre des réformes nécessaires. C’est maintenant qu’il faut tenir les promesses faites. Il était important d’obtenir l’assurance que les réformes dans le domaine de l’État de droit et de la lutte contre la corruption ne ralentiraient pas, et que leur rythme serait maintenu malgré les immenses difficultés liées à la guerre à grande échelle », a déclaré la commission, soulignant que ces réformes doivent contribuer à faire avancer les négociations d’adhésion à l’UE.
Les parlementaires ont salué les efforts déployés par les autorités ukrainiennes au cours des dernières années pour mettre en œuvre des réformes, tout en rappelant qu’« il n’est pas temps de reculer ni de perdre l’élan acquis ».
« Le progrès doit se poursuivre. Et l’Union européenne doit également insister sur ces réformes, d’autant plus que d’autres partenaires internationaux cessent désormais leur soutien financier et administratif », ont ajouté les eurodéputés.
Selon eux, le vote du 22 juillet à la Rada, qui vise à restreindre les pouvoirs du Bureau national anticorruption (NABU) et du Parquet spécialisé anticorruption (SAPO), risque de compromettre l’indépendance des institutions anticorruption, « laquelle est essentielle à leur succès ».
« En parlant de corruption, il faut également reconnaître que l’Ukraine est une cible de campagnes de désinformation visant à renforcer les récits toxiques sur la gestion des fonds publics. C’est pourquoi soutenir l’Ukraine, c’est aussi lutter contre la désinformation », ont-ils rappelé.
Les eurodéputés estiment que l’accent principal doit être mis sur la capacité et la volonté de lutter activement contre la corruption, plutôt que sur le déni de son existence et soulignent qu’outre la lutte contre la corruption, le respect de l’État de droit est une exigence fondamentale du processus d’adhésion à l’UE et un élément clé de la conditionnalité budgétaire.
« La commission continuera d’examiner de près l’utilisation des fonds de l’UE en Ukraine dans le cadre de la procédure d’audit et continuera de faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle aborde sérieusement et rigoureusement les réformes, afin de justifier la poursuite du soutien financier », ont conclu les eurodéputés.