Le chef de la diplomatie ukrainienne détaille les propositions concernant la réforme de l’OSCE

La proposition de réforme de l’OSCE présentée par l’Ukraine repose sur cinq étapes clés, parmi lesquelles figurent notamment l’abandon de la règle obsolète du consensus pour l’adoption des décisions, ainsi que la possibilité de suspendre l’adhésion des États qui violent les principes fondamentaux de l’Acte final d’Helsinki par un vote à la majorité qualifiée des deux tiers.

C’est ce qu’a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiha, dans une interview exclusive à Ukrinform.

Comme l’a souligné le ministre, sur la base de l’expérience de l’Ukraine et de sa conviction qu’un pays agresseur n’a pas sa place dans les organisations internationales, Kyiv a proposé cinq étapes qui, selon elle, permettraient de renforcer l’OSCE sur le plan institutionnel et de lui donner les moyens d’agir de manière préventive.

« Premièrement, nous devons nous débarrasser de la règle dépassée du consensus, qui, en raison des abus de la part de la Russie – similaires au droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU – condamne l’OSCE à l’inaction. Il est donc essentiel de s’en affranchir, et l’Ukraine sera l’un des pays à défendre cette démarche », a souligné Sybiha.

Le deuxième point consiste à instaurer un mécanisme permettant de suspendre, à la majorité qualifiée des deux tiers, l’adhésion à l’OSCE des États qui ne respectent pas les principes fondamentaux de l’organisation ou de l’Acte final d’Helsinki.

La troisième étape concerne l’amélioration du mécanisme de présidence de l’OSCE. Cela implique notamment un élargissement des compétences de la Troïka de l’OSCE qui regroupe les trois présidences consécutives de l’organisation ainsi que du rôle de la présidence.

La quatrième étape, selon le ministre, est la nécessité de réformer le processus de nomination des dirigeants de l’OSCE, car de cette procédure dépend directement la définition des priorités et la capacité de fonctionnement de l’organisation.

« Et enfin, il y a la question de la crédibilité. Il faut également travailler sur cet aspect, afin que l’OSCE soit réellement à la hauteur des idées et du concept à l’origine de sa création. À l’époque, c’était la Guerre froide, mais aujourd’hui, une guerre chaude est en cours en Europe. L’agresseur russe commet des actes criminels contre nous et a lancé une agression non provoquée. Cela doit impérativement être reflété dans l’action de l’OSCE », a conclu le chef de la diplomatie ukrainienne.