L’ONU tire la sonnette d’alarme sur l’escalade des attaques russes en Ukraine
Les hostilités en Ukraine ont atteint un nouveau degré de gravité. Missiles, drones et bombardements se multiplient. Ce week-end, la Russie a lancé ce que l’Ukraine qualifie de « plus vaste attaque par drones » depuis le début de l’invasion en février 2022, avec 355 engins déployés en une nuit. En trois jours, ces frappes ont tué des dizaines de personnes, dont des enfants, et endommagé plus de 80 immeubles résidentiels.
La responsable du bureau des affaires politiques de l’ONU, Rosemary DiCarlo, a dénoncé mercredi une « recrudescence brutale » des attaques russes. Selon l’ONU, 13 279 civils ont été tués depuis 2022, dont 707 enfants, et plus de 32 000 blessés. Les décès de civils ont bondi de 59 % au premier trimestre 2025 par rapport à 2024, a-t-elle précisé au Conseil de sécurité.
Civils et Infrastructures en Péril
Les bombardements russes frappent sans relâche. Le 17 mai, une attaque de drone sur un bus à Bilopillia, dans le nord-est, a tué neuf personnes, dont une famille. Plus de 5 000 personnes ont fui leurs foyers la semaine dernière, s’ajoutant aux 3,7 millions de déplacés internes. Hôpitaux, écoles, réseaux de gaz et transports publics sont gravement touchés. L’OMS recense plus de 200 attaques contre le système de santé en 2025.
Les femmes et filles déplacées risquent davantage de violences sexuelles. Dans les zones occupées, 1,5 million de civils n’ont pas accès à l’aide. Lisa Doughten, du bureau humanitaire de l’ONU, a critiqué ces entraves, contraires au droit international. Deux humanitaires ont été tués et 23 blessés depuis janvier.
Une Aide Humanitaire Débordée
Face à des besoins croissants, l’aide s’essouffle. Environ 440 organisations ont aidé 3 millions de personnes en 2025, mais seuls 25 % des 2,6 milliards de dollars nécessaires ont été financés. Les programmes d’urgence, de santé mentale et de soutien aux victimes de violences sont réduits. « Chaque retard coûte des vies », a insisté Lisa Doughten.
Un Minime Espoir de Paix
Des pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul, le 16 mai, ont permis un échange de 1 000 prisonniers de chaque côté, sous l’égide de la Turquie et des États-Unis. Aucun cessez-le-feu n’a été conclu, mais Rosemary DiCarlo note un « espoir fragile » de dialogue. L’ONU appelle à une paix juste, via un cessez-le-feu immédiat.