L’ISW : Les Tomahawk offriraient à l’Ukraine l’accès à 1 655 cibles russes
L’Institute for the Study of War (ISW) affirme que la fourniture de missiles de croisière longue portée Tomahawk permettrait à l’Ukraine d’atteindre profondément des cibles militaires en Russie et de réduire sensiblement la capacité de combat des forces russes sur le front, révèle un récent rapport.
Selon les analystes de l’ISW, si Kyiv disposait d’une capacité de frappe avec un Tomahawk d’une portée de 2 500 km, au moins 1 945 sites militaires russes entreraient dans son rayon d’action ; avec la version à 1 600 km, ce chiffre serait d’au moins 1 655 objectifs.
« (Avec les Tomahawk) l’Ukraine peut, très probablement, porter des coups significatifs — voire détruire — des infrastructures militaires clés en Russie, comme l’usine de drones Shahed à Elabuga (Tatarstan) ou la base aérienne d’Engels-2 (région de Saratov), d’où partent les bombardiers stratégiques », écrivent les auteurs du rapport.
L’ISW rappelle que l’Ukraine dispose déjà d’une capacité de frappes profondes via des drones, mais que la charge utile limitée de ces appareils les rend inadaptés pour détruire certains sites spécialisés. Les Tomahawk, en revanche, offriraient un surcroît de puissance et de précision permettant d’atteindre des nœuds logistiques et des installations industrielles soutenant les opérations russes sur le front.
Le rapport note en outre que le Kremlin cherche à empêcher Washington de doter l’Ukraine de ces missiles de longue portée, soucieux de préserver la sécurité de ses arrières. L’ISW ajoute que Vladimir Poutine continue également de mettre en avant des incitations non liées au conflit pour obtenir des concessions de la part des États-Unis.
Sur le plan politique, la question fait l’objet de discussions au sein de l’administration du président américain Donald Trump : le vice-président J. D. Vance a confirmé que la demande ukrainienne et la possibilité de livraisons de Tomahawk étaient à l’étude. Du côté ukrainien, Volodymyr Zelensky affirme bénéficier d’un soutien apparent de la Maison-Blanche pour frapper des cibles russes jugées stratégiques, et évoque la fourniture « d’un système d’armes » destinée à exercer une pression supplémentaire sur Moscou.
Vladimir Poutine, de son côté, a averti que la livraison de Tomahawk à l’Ukraine entraînerait selon lui la « destruction » des relations entre la Russie et les États-Unis.
Photo: Raytheon