Le sarcophage de Tchornobyl déjà endommagé par les frappes russes pourrait s’effondrer en cas de nouveau bombardement
Le sarcophage protégeant le réacteur détruit de la centrale de Tchornobyl a été endommagé par les frappes russes de février et pourrait ne pas résister à un nouvel impact, a averti le directeur de la centrale, Serhiy Tarakanov, dans un entretien accordé à l’AFP.
Selon lui, la restauration complète de cette structure, le Nouveau Confinement Sûr (NCS), pourrait prendre de trois à quatre ans.
« Si un missile ou un drone le touche directement, ou même s'ecrase à proximité, par exemple un Iskander, Dieu nous en préserve, cela provoquerait un mini-séisme dans la zone », a déclaré Serhiy Tarakanov. « Personne ne peut garantir que le sarcophage tiendra après cela », a-t-il prévenu, qualifiant ce risque de « menace majeure ».
Le toit du NCS a été sérieusement endommagé lors du passage d’un drone russe en février, provoquant un incendie important dans l’enveloppe extérieure métallique. « Nous avons perdu plusieurs fonctions essentielles de sécurité et il nous faudra au moins trois à quatre ans pour les rétablir », a ajouté Tarakanov.
Malgré ces dommages, le directeur assure que le niveau de radiation reste « stable et dans les limites normales ». L’ouverture créée par le drone a été recouverte d’un écran de protection, mais environ 300 petites perforations, provoquées par les pompiers lors de l’extinction de l’incendie, nécessitent encore d’être colmatées.
Les frappes russes sur la centrale de Tchornobyl ont été signalées à plusieurs reprises par les autorités ukrainiennes. L’attaque de février avait percé l’enveloppe extérieure du NCS, entraînant la perte de ses principales fonctions de sécurité, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Plus récemment, une délégation de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a visité la zone de Tchornobyl. Avec des représentants du ministère ukrainien de l’Énergie et de l’Agence nationale pour la gestion de la zone d’exclusion, ils ont discuté des mesures visant à renforcer la sécurité nucléaire sur le site.
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