Le Parlement européen demande l'extension des sanctions visant l'entourage de Poutine

Le Parlement européen a demandé l'élargissement de la liste des sanctions concernant les personnes et entités liées au régime de Poutine.

Cette demande a été formulée dans une lettre rédigée par 45 députés du Parlement européen et adressée aux chefs d’État et de gouvernement des pays membres ainsi qu'aux dirigeants de l'Union européenne, a rapporté le correspondant d'Ukrinform à Bruxelles.

"Nous, membres du Parlement européen, vous exhortons à élargir l'ensemble de mesures restrictives actuellement appliquées par l'Union européenne à l'égard des personnes et des entités liées au Kremlin", ont déclaré les députés.

Les parlementaires proposent en particulier que de nouvelles sanctions sous le format de la loi Magnitski ciblent spécifiquement les magnats et oligarques russes qui abritent et blanchissent des fonds illégaux dans les États membres de l'Union, dans le but d'aider le Kremlin à mener ses activités antidémocratiques. Ces personnes et entités financent, couvrent ou gèrent des opérations de plusieurs milliards d'euros destinés à des actions d'ingérence électorale, des cyberattaques, la diffusion de fake news et des campagnes de propagande ou à l'envoi de mercenaires en Syrie et en Ukraine.

[La loi Magnitski est une loi adoptée par le Congrès américain et le président Obama en novembre-décembre 2012 qui prévoit d'appliquer des sanctions financières et des interdictions de visa contre les fonctionnaires russes suspectés d'être impliqués dans le décès de l'avocat Sergueï Magnitski, symbole de la lutte anti-corruption en Russie, et décédé dans une prison de Moscou en 2009]

Dans le même temps, les députés européens ont noté l'efficacité des sanctions économiques de l'Union européenne déjà imposées en réponse à l'agression militaire russe contre l'Ukraine, qui a témoigné de l'unanimité des démocraties occidentales. Il s'agit à présent, selon eux, de synchroniser son régime de sanctions avec les États-Unis.

Malgré cela, la lettre rappelle que la Russie continue d'ignorer ses propres obligations en vertu des accords de Minsk et maintient sa présence dans les territoires occupés de l'Ukraine et de la Géorgie, en violation du droit international, et qu'elle est considérée comme est responsable de l'utilisation d'armes chimiques à Salisbury :

"Nous sommes donc absolument convaincus que tant que le régime du Kremlin ne changera pas son comportement agressif, des mesures restrictives supplémentaires devront être imposées aux particuliers et aux entreprises russes ayant des liens avec le régime", ont déclaré les députés.

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