Le ministère français des Affaires étrangères parle des pièges du Kremlin dans les négociations
La Russie fait preuve d'hypocrisie et tente de gagner du temps en se montrant soi-disant prête à négocier, tout en poursuivant les hostilités.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, l'a déclaré lors d'une réunion d'information jeudi, rapporte un correspondant d'Ukrinform.
« Nous entendons un langage assez hypocrite de la part des Russes, car la Russie semble vouloir négocier, mais en fait elle fait tout pour éviter une solution pacifique. En fait elle essaie de gagner du temps et le gagnera en continuant la guerre », a déclaré M. Lemoine.
Selon lui, c'est dans cette logique que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a refusé de dialoguer à Istanbul alors qu'il n'avait envoyé qu'une délégation de bas niveau.
« Du côté américain, il y a une volonté de parvenir rapidement à un cessez-le-feu, et les Européens sont d'accord sur ce point, et je pense que les Ukrainiens le sont aussi. Nous devons arrêter cette guerre et passer à une phase où nous pourrons d'abord conclure un cessez-le-feu et ensuite commencer à négocier la paix avec des garanties stables et à long terme », a-t-il expliqué.
Le porte-parole a aussi rappelé que la mission diplomatique française continuera à faire tout son possible pour éviter les trois pièges tendus par la Russie dans le processus de négociation potentiel.
« Premièrement, nous ne pouvons pas négocier sous les bombes. Nous avons donc une séquence d'actions très claire : tout d'abord nous devons parvenir à un cessez-le-feu. Deuxièmement, il ne peut y avoir de démilitarisation de l'Ukraine, l'armée ukrainienne doit donc rester forte. Et surtout, parce que cela semble être les conditions posées par Poutine, les sanctions ne peuvent pas être levées avant le début des pourparlers », a expliqué M. Lemoine.
Il a souligné que si un dialogue constructif sur un plan de paix n'est pas possible, la pression sur la Russie sera renforcée par des sanctions à grande échelle.
Comme indiqué, le chef du gouvernement polonais, Donald Tusk, a déclaré que M. Poutine n'entamerait pas de négociations de paix sérieuses tant qu'il ne serait pas soumis à une pression importante, notamment sous la forme de sanctions accrues.