L’Ukraine exige de la Russie une réponse à son document de propositions de paix
Selon le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiha, la Russie avait reçu, à la veille du deuxième cycle de négociations à Istanbul, un document contenant la vision ukrainienne sur la fin de la guerre, mais n’a toujours pas fourni de réponse.
« La Russie n’a pas répondu à notre document, qui reflète la position de l’Ukraine sur la fin du conflit. Nous l’avons transmis avant la réunion. Pendant la rencontre elle-même, notre délégation a demandé aux représentants russes ce qu’ils en pensaient. Ils n’ont rien communiqué — ni pendant la réunion, ni après », a précisé le ministre dans un message publié sur le réseau social X.
L’Ukraine exige une réponse officielle de la part de la Russie, a-t-il poursuivi, soulignant que chaque jour de silence ne fait que confirmer l’intention de Moscou de poursuivre la guerre.
Selon Sybiha, au lieu de réagir de manière constructive aux propositions ukrainiennes, « la partie russe a simplement transmis une série d’anciens ultimatums, qui ne rapprochent en rien d’une véritable paix ».
Le chef de la diplomatie ukrainienne a également souligné que cela contredisait les engagements précédemment pris par la Russie, notamment vis-à-vis des États-Unis, de présenter à Istanbul « quelque chose de réaliste et de réalisable ».
En raison du manque d’approche constructive de la part de Moscou, les négociations à Istanbul se sont en réalité réduites à un échange de prisonniers, a-t-il précisé.
« Nous saluons les avancées dans ce domaine, mais il aurait été possible d’obtenir bien plus de résultats concrets dans tous les aspects si la Russie avait répondu de manière réciproque à la position constructive de l’Ukraine », a souligné Sybiha.
Le ministre a également noté que la Russie continuait de refuser de participer à tout format de cessez-le-feu significatif — ce qui, selon lui, justifie un renforcement des sanctions contre elle.
« Il faut mettre fin aux tueries. Et si les rencontres actuelles ne produisent aucun résultat ni progrès vers la paix, cela devient de plus en plus évident : une rencontre au niveau des dirigeants est nécessaire », a-t-il conclu.
Pour rappel, les propositions de l’Ukraine incluent notamment : un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel ; des garanties de sécurité fiables et concrètes de la part des pays occidentaux pour dissuader toute nouvelle agression russe ; le retour des enfants déportés ; un échange de tous les prisonniers selon le principe « tous contre tous » ; et la libération de tous les otages civils.
Par ailleurs, l’Ukraine ne s’engage pas à une position de neutralité — la question de l’adhésion à l’OTAN reste de la compétence de l’Alliance ; Kyiv n’accepte aucune restriction concernant le nombre ou le déploiement de ses forces armées, ni celles de ses partenaires, sur son territoire ; les annexions territoriales russes depuis 2014 ne sont pas reconnues.
Comme rapporté, un deuxième cycle de négociations entre l’Ukraine et la Russie s’est tenu lundi à Istanbul. Les parties se sont accordées sur un échange « tous contre tous » pour les prisonniers de guerre gravement malades et les soldats âgés de 18 à 25 ans. En outre, l’Ukraine et la Russie ont convenu d’un échange des corps de soldats morts : 6 000 contre 6 000.