Volodymyr Zelensky : Les Russes ont reconnu à Istanbul que leur mémorandum est un ultimatum inacceptable pour l’Ukraine
Lors d’un entretien accordé au média hongrois Válasz Online, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que la délégation russe aux négociations d’Istanbul avait reconnu ouvertement que son « mémorandum » constituait un ultimatum que l’Ukraine ne saurait accepter.
Selon le chef de l’État ukrainien, la tactique de Moscou vise à affaiblir la position des partenaires occidentaux de l’Ukraine et à prolonger artificiellement le processus de négociation.
« Ils sont professionnels en la matière : des champions du monde du mensonge. En langage diplomatique, ce sont des manipulateurs. Ceux qui participent aux négociations sont également ainsi. C’est pourquoi les pays médiateurs doivent se concentrer non pas sur les pertes économiques liées aux sanctions ou la coopération spatiale, mais sur le sujet principal : la guerre et les vies humaines. Le reste peut être discuté dans des cadres bilatéraux », a-t-il souligné.
En ce qui concerne les éventuels compromis, Zelensky a précisé que le mandat de la délégation ukrainienne se limitait aux questions humanitaires — telles que les échanges de prisonniers, le retour des enfants enlevés et un cessez-le-feu.
« Notre mémorandum constitue la base des discussions. Notre délégation est autorisée à négocier les questions humanitaires. En revanche, elle n’a aucun mandat pour discuter de souveraineté ou d’intégrité territoriale. Il s’agit d’une question constitutionnelle. C’est à moi de négocier sur ces sujets — avec Poutine, qui les a envahis. Je ne discuterai de ma position sur ce point avec personne d’autre », a déclaré Zelensky.
Il a réaffirmé qu’aucun territoire actuellement occupé ne sera reconnu comme russe par l’Ukraine.
« Nous avons toujours dit : si nous obtenons des garanties de sécurité solides, empêchant Poutine de relancer la guerre, alors nous aurons le temps de résoudre les questions territoriales par la voie diplomatique — et non par les armes », a-t-il ajouté.
Selon lui, l’Ukraine souhaite la fin de la guerre, mais cela nécessite une volonté mutuelle. « Si l’autre camp n’est pas prêt, il trouvera toujours une excuse », a-t-il noté.
Zelensky a précisé que la délégation russe avait elle-même reconnu la nature unilatérale de son approche :
« Ils ont dit à nos représentants : “Nous savons que notre mémorandum est un ultimatum et que vous ne l’accepterez pas”. Le problème ne réside donc pas dans le format d’Istanbul, mais dans les mensonges russes. D’où la nécessité de médiateurs forts — capables de garantir que la Russie ne se dérobe pas aux accords conclus », a-t-il affirmé.
Il a conclu en mettant en doute le rôle des États-Unis comme médiateur fort : « Les Russes leur ont dit de ne pas participer aux pourparlers — et ils sont partis. Pourquoi ? À cause de leur politique trop conciliante à l’égard de la Russie », a résumé le président.
Photo : Présidence ukrainienne