La guerre d’agression russe contre l’Ukraine a provoqué un impact négatif sur la sécurité alimentaire au niveau mondial

La guerre d’agression russe contre l’Ukraine a provoqué un impact négatif sur la sécurité alimentaire au niveau mondial

Ukrinform
La guerre d’agression russe contre l’Ukraine a provoqué un impact négatif sur la sécurité alimentaire tant en Ukraine qu’au niveau mondial, a déclaré Matthew Hollingworth, directeur pays du Programme alimentaire mondial (PAM) en Ukraine, qui s’exprimait par vidéoconférence, devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Il a décrit les conséquences humanitaires de « l’invasion à grande échelle » de l’Ukraine, en particulier son impact sur la sécurité alimentaire, tant dans ce pays qu’au niveau mondial.  Du fait des hostilités, a-t-il expliqué, les Ukrainiens sont privés d’accès aux marchés pour acheter de quoi manger, et les agriculteurs ont signalé qu’ils ne pouvaient plus produire de nourriture.  Abordant la question de l’insécurité alimentaire, il a rappelé que, chaque année avant le début de la guerre, le 24 février 2022, ce pays « nourrissait » 400 millions de personnes dans le monde.  Or, à présent, les enquêtes du PAM révèlent que dans 80% des districts proches de la ligne de front, l’accès de la population à la nourriture est entravé.

Près d’une famille ukrainienne sur cinq est confrontée à un niveau d’insécurité alimentaire grave, a résumé M. Hollingworth.  Plus une personne vit près des hostilités, plus les besoins sont critiques.  En conséquence, plus de 900 000 personnes vivant encore dans un rayon de 30 kilomètres de la ligne de front ont les besoins les plus aigus en matière de sécurité alimentaire; besoins qui ne feront qu’empirer cet hiver.  Le PAM nourrit l’hiver quelque 750 000 de personnes avec des paniers alimentaires et 1,5 million de personnes avec des besoins plus importants recevront une forme d’aide en espèces dans les zones qui ont été directement touchées par le conflit, mais où les marchés fonctionnent, a ajouté l’intervenant.

M. Hollingworth a trouvé paradoxal que, dans l’un des plus grands greniers à blé du monde, des centaines de milliers de personnes vivant à proximité des hostilités dépendent désormais de l’aide alimentaire humanitaire.  Il a également évoqué les répercussions de la guerre sur l’agriculture et sur les communautés rurales productrices d’aliments. Aujourd’hui, la guerre signifie que les champs sont minés par des munitions non explosées et que les ménages sont incapables de cultiver pour se nourrir, a-t-il déploré, en soulignant qu’environ 174 000 kilomètres carrés, soit environ 30% du territoire ukrainien, ont été touchés par le conflit et sont « potentiellement contaminés par des vestiges de guerre », dont 25 000 kilomètres carrés sont des terres agricoles parmi les plus productives de l’Ukraine.

M. Hollingworth a témoigné que, la semaine dernière, alors qu’il se rendait dans la région de Kharkiv pour visiter un projet de déminage agricole géré en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), il a constaté que les ménages sont deux fois plus susceptibles d’avoir une consommation alimentaire insuffisante lorsqu’ils n’ont pas accès à leurs propres terres pour produire leur propre nourriture.  Cette guerre s’est également traduite par des attaques contre les infrastructures portuaires et céréalières, a-t-il poursuivi, annonçant qu’un prochain rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, fera état de « constats alarmants »: depuis la mi-juillet, 31 attaques ont été recensées visant des installations cruciales pour la production et l’exportation de céréales du pays.  Le représentant du PAM a jugé « choquant » que 28 de ces attaques aient eu lieu dans la seule région d’Odessa, où se trouvent les ports de la mer Noire et du Danube, fondamentaux pour le commerce mondial. Si les attaques contre ces infrastructures alimentaires et le blocage des routes d’exportation maritimes se poursuivent, a-t-il averti, cela aura un impact considérable sur les perspectives de production agricole pour les années à venir et, dans le pire des cas, pourrait conduire à ce que la production de blé ne soit pas en mesure de répondre à la demande intérieure et à la demande d’exportation.

M. Hollingworth a rappelé que l’Ukraine représentait 9% des exportations mondiales de blé, 15% des exportations de maïs et 44% des exportations d’huile de tournesol avant février 2022.  Le PAM doit continuer à répondre aux besoins alimentaires humanitaires urgents auxquels sont confrontés des millions d’Ukrainiens, tout en ne négligeant pas les efforts de relance de l’agriculture.  Le PAM et l’ensemble du système onusien doivent aussi veiller à ce qu’il y ait un marché viable pour les aliments produits en Ukraine, sinon il n’y a pas d’incitation pour les agriculteurs à cultiver, a-t-il encore analysé, ajoutant qu’il s’agit notamment de réduire l’énorme augmentation des coûts logistiques créée par toute entrave à l’utilisation des ports de la mer Noire.  Il a exhorté à concentrer les efforts sur les besoins immédiats et sur le long terme, pour que cette « puissance agricole » se remette rapidement sur pied et soit en mesure de « nourrir les affamés du monde ». Lorsque la prochaine crise alimentaire surviendra, le monde continuera d’avoir besoin de l’Ukraine, a-t-il prédit. L’Ukraine, a-t-il relevé, a déjà subi 40,2 milliards de dollars de dommages et de pertes dans le secteur agricole.


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