Expert français : L’Ukraine assure la défense aérienne de l’OTAN

C’est ce qu’a déclaré Xavier Titelman, expert aéronautique et spatial français, dans un commentaire à Ukrinform.

« Cette fois, il s’agit de la première attaque coordonnée, délibérée et massive de drones russes contre un État membre de l’OTAN », a-t-il souligné.

L’expert a expliqué que si les drones pénètrent profondément dans le territoire polonais sur plusieurs kilomètres, cela peut toujours être considéré comme une panne de navigation.

« Mais lorsqu’ils volent en ligne droite sur des dizaines de kilomètres pendant plus d’une heure au-dessus du territoire polonais, il s’agit déjà d’une intention consciente. Auparavant, on pouvait supposer une coïncidence. Aujourd’hui, pour la première fois, il n’y a aucun doute sur la volonté russe d’escalade et sur une tentative de nous faire craindre et de cesser de soutenir l’Ukraine », a souligné M. Titelman, ajoutant qu’il s’agit d’un signal politique de Moscou.

Il a précisé que l'invasion de drones avait eu lieu depuis plusieurs directions, notamment du territoire bélarusse. « Il s'agit de drones kamikazes équipés d'explosifs, c'est-à-dire de systèmes armés qui ont délibérément violé l'espace aérien polonais. Il s'agit d'une intention consciente de la Russie », a noté l'expert.

Selon lui, les 6 à 8 drones en question ne sont que ceux qui n'ont pas été interceptés par l'Ukraine.

« Après tout, pour se rendre de Russie en Pologne, ils ont survolé le territoire ukrainien pendant plus de deux heures. Et on peut imaginer que plus de 80 % de ces drones sont détruits par les Ukrainiens avant même d'atteindre la Pologne. En effet, c'est l'Ukraine qui assure aujourd'hui la défense aérienne de l'OTAN. Et si les Ukrainiens n'avaient pas abattu la plupart des drones, peut-être dix fois plus seraient entrés en Pologne cette nuit-là. C'est effectivement un signal très grave », a conclu l'expert.

Pour rappel, l'armée polonaise a abattu des drones qui ont violé l'espace aérien polonais dans la nuit du 10 septembre.

Photo : Xavier Tytelman / Facebook