Il y a quatre ans commençait l'agression russe en Crimée
Le 20 février 2014, la Russie enfreignait le droit international en violant ses principes les plus élémentaires et anéantissait l'équilibre des forces dans la région en provoquant l'une plus grandes crises européennes depuis la Seconde guerre mondiale.
En envahissant la Crimée, les forces armées russes ont entamé la violation de l’intégrité et la souverainité de l’Ukraine : Des camions sans plaques d’immatriculation et remplis de « petits hommes verts », des hommes armées en tenue de camouflage portant des armes ont mis le pied sur la péninsule ukrainienne, en parallèle de la mise sur pieds par des groupes de commandos et des services secrets du Kremlin d'unités de combattants locaux.
Le déroulement des événements a été très rapide : dans la nuit du 27 février 2014 , des agents des services secrets ont pris d’assaut les bâtiments du Conseil Suprême de la péninsule et du gouvernement de la République autonome de Crimée et y ont hissé des drapeaux russes et un soit-disant référenfum a été « organisé » dans la foulée, le 16 mars. Deux jours plus tard, Vladimir Poutine signait un décret sur l’adhésion de la Crimée à la Fédération de Russie.
La Russie a longtemps tardé à reconnaître son agression militaire. Ce n'est que le 17 avril 2014, que Vladimir Poutine a publiquement avoué la participation de militaires russes aux événements en Crimée. Des militaires de carrière et des prisonniers de droit commun (en échange d'une remise de peine s'ils participaient aux actions) ont par la suite été décorés par les autorités de Moscou en l'honneur du "retour de la Crimée".
Vladimir Poutine
L’annexion de la Crimée a eu des répercussions mondiales mais a surtout été une épreuve difficile pour les habitants de la péninsule, et particulièrement les patriotes ukrainiens et les Tatars de Crimée, peuple autochtone de la péninsule. Au total, sur les quatre dernières années, environ 32 000 personnes ont dû quitté leur foyer pour fuir en Ukraine continentale.
La situation difficile de nombreux habitants de Crimée a été relevée dans de nombreux rapports d'organisations internationales, y compris par l’ONU. En novembre 2017, Eskender Bariyev, président du Centre des ressources des Tatars de Crimée a déclaré que 57 habitants de la péninsule avaient été arrêtés et emprisonnés pour des raisons politiques. Selon Alim Aliev, un des fondateurs de l’ONG «S.O.S.Crimée», un cas de violation des droits de l’Homme est enregistré tous les 3 jours sur le territoire annexé, ce qui équivaut, depuis le début de l’occupation de la péninsule ukrainienne par la Russie, à 400 cas en 45 mois.
Tatars de Crimée
Moustafa Djemilev, le leader des Tatars de Crimée a accusé la Russie de modifier de force la situation démographique en Crimée occupée en ammenant des citoyens russes lorsque de nombreux locaux ont dû quitter leur terre. Selon lui, 300 000 russes seraient déjà concernés par cette migration.
En dépit de l’article 51 de la Convention de l’ONU sur la protection de la population civile au moment de la guerre, et que le déplacement forcé de citoyens ukrainiens du territoire occupé sur le territoire russe viole l’article 49 de cette même Convention, la Russie mobilise les habitants de la Crimée annexée dans son armée. L'auto-proclammé gouvernement de Crimée a avancé le nombre de 4000 personnes enrolées suite à la campagne de mobilisation du service militaire de 2015 - 2016.
La Russie transforme également la péninsule occupée en base militaire, en y organisant des entraînements militaires pour les unités de ses Forces armées. En août 2018, lors d’un entraînement militaire sur le territoire de la Crimée annexée, la Russie a efectué un tir d'essai de missile de croisière à partir d’un système de lance-roquettes côtière «Outes ».
En réponse à l’annexion de la Crimée, les États-Unis et les pays de l’Union européenne ont introduit des sanctions économiques contre la Russie qui, pour le moment, n’ont pas porté leurs fruits.
EH