L’Ukraine affirme avoir des preuves que la journaliste ukrainienne Victoria Rochtchyna, morte en prison russe, a été torturée

« J'ai informé aujourd'hui mes partenaires internationaux de la situation concernant Viktoria Rochtchyna. Nous avons évoqué cette question à plusieurs reprises lors de nos réunions. Je les ai également informés que nous avions confirmé l'information selon laquelle la partie russe avait restitué le corps de Viktoria Rochtchyna. Je ne peux pas divulguer publiquement les détails pour l'instant, mais je tiens à préciser que nous disposons de bases juridiques et de faits établis attestant que Viktoria Rochtchyna a été torturée, ce qui a probablement entraîné sa mort », a déclaré Dmytro Loubinets à la télé ukrainienne.

Il a précisé que l’Ukraine avait à plusieurs reprises demandé à ses partenaires internationaux de contribuer au retour des journalistes ukrainiens, détenus par les Russes et que Victoria Rochtchyna était au cœur de ces discussions.

 « Pendant très longtemps, nous n'avons eu aucune information sur son sort. Nous avons soulevé cette question à plusieurs reprises au niveau international. Nous avions des partenaires qui, selon mes informations, ont soulevé cette question à plusieurs reprises lors de leurs échanges avec la partie russe. Je l'ai fait à ma manière, en envoyant même des lettres à Moskalkova (la Commissaire aux droits de l’homme russerusse, ndlr) par l'intermédiaire d'organisations internationales », a ajouté Dmytro Loubinets.

Il a souligné que l'Ukraine a reçu le corps de la journaliste sans être informée sur les causes de sa mort.

Comme Ukrinform l’a déjà relevé, le corps de la journaliste ukrainienne Victoria Rochtchina, morte en détention en Russie, a été rapatrié en Ukraine fin février, plus de six mois après l'annonce de son décès en détention en Russie dans des circonstances troubles. Un rapport d'autopsie relève des organes manquants sur son corps qui présente des marques de torture.

Victoria Rochtchina, 27 ans, a disparu en août 2023 après avoir rejoint les territoires occupés par la Russie dans la région de Zaporijjia, pour couvrir la situation locale. Plus tard, il s’est avéré qu’elle avait été arrêtée à Energodar, où se trouve la centrale nucléaire de Zaporijjia, puis détenue à Melitopol avant d'être transférée, fin 2023, dans le centre de détention provisoire n°2 à Taganrog, dans le sud-ouest de la Russie, décrit par d'anciens prisonniers libérés comme un « camp de torture ». La Russie avait confirmé pour la première fois sa détention en avril 2024. Victoria serait morte le 19 septembre 2024, selon une lettre du ministère russe de la Défense reçue par sa famille.