Sondage : 78 % des Ukrainiens rejettent l’idée de céder à la Russie des territoires non occupés
Le sondage national « Omnibus » a été réalisé du 15 mai au 3 juin par l’Institut international de sociologie de Kyiv (KIIS).
Selon cette étude, si la question porte sur une reconnaissance officielle de certaines zones comme faisant partie de la Fédération de Russie, une large majorité de 68 % des personnes interrogées s’y oppose. Seuls 24 % se disent prêts à l’accepter (le KIIS précise qu’il s’agit ici de certains territoires et non de l’ensemble des zones occupées, et que les réponses peuvent fortement varier en fonction des territoires concernés).
De plus, une écrasante majorité — 78 % — rejette l’idée de céder à la Russie des territoires qui restent aujourd’hui sous contrôle ukrainien. Seuls 15 % accepteraient un tel scénario.
Le seul cas où un débat semble envisageable, selon les sociologues du KIIS, concerne la reconnaissance de facto du contrôle exercé par la Russie, sans reconnaissance de jure. Même dans ce cas, 43 % des sondés se disent prêts à l’accepter, tandis que 48 % y restent fermement opposés.
D’autres enquêtes menées par le KIIS montrent que si un plan de paix incluait des garanties de sécurité et d’autres éléments essentiels pour l’avenir de l’Ukraine, une majorité (sans enthousiasme) pourrait envisager une telle solution pour mettre fin à la guerre.
Ainsi, soulignent les sociologues, du point de vue de l’opinion publique, tout scénario impliquant une reconnaissance officielle de territoires ukrainiens comme faisant partie de la Russie, ou a fortiori leur transfert sous contrôle russe, serait inacceptable.
Cependant, les Ukrainiens restent pragmatiques et, même en matière de contrôle territorial, sont ouverts à discuter de solutions de compromis — comme la reconnaissance de facto du contrôle russe, sans reconnaissance de jure.
Le sondage a été réalisé par téléphone (entretiens assistés par ordinateur — CATI), sur un échantillon aléatoire de 2004 citoyens ukrainiens âgés de 18 ans et plus, résidant dans les zones contrôlées par le gouvernement ukrainien au moment de l’enquête.
Dans des conditions normales, la marge d’erreur statistique pour un échantillon de 2004 personnes (avec un niveau de confiance de 95 % et un effet de plan de sondage de 1,3) ne dépasse pas 2,9 %. Pour un sous-échantillon de 500 personnes, la marge d’erreur est de 5,8 %.
Compte tenu du contexte de guerre, en plus de cette marge d’erreur formelle, certains biais systémiques sont également possibles.
Toutefois, le KIIS estime que les résultats obtenus restent hautement représentatifs et permettent d’analyser de manière fiable l’état de l’opinion publique en Ukraine.