Déportation d’enfants ukrainiens de Kherson : des responsables russes, dont un député de la Douma, renvoyés devant la justice

Déportation d’enfants ukrainiens de Kherson : des responsables russes, dont un député de la Douma, renvoyés devant la justice

Ukrinform
Le Bureau du Procureur général d’Ukraine a transmis à la justice un dossier relatif à la déportation d’enfants ukrainiens depuis la ville occupée de Kherson vers la Russie. Parmi les accusés figurent des responsables russes, dont un député de la Douma d’État, déjà visés par des sanctions.

Selon les informations recueillies conjointement par le parquet ukrainien et les services de sécurité (SBU), deux jeunes enfants ont été illégalement transférés en Russie, tandis que 46 autres ont été déplacés de force vers la Crimée occupée. Ces enfants, tous issus de l’orphelinat régional de Kherson, avaient le statut de pupilles de l’État.

Parmi les organisateurs et exécutants de cette opération figurent un député de la Douma d’État de la Fédération de Russie, le ministre et le vice-ministre de la Santé de Crimée (nommés par Moscou), le directeur du « département de la santé » de la région occupée de Kherson, ainsi que le médecin-chef par intérim de l’orphelinat de Kherson. Tous font actuellement l’objet de sanctions pour crimes de guerre contre des enfants.

Le parquet pour mineurs a officiellement transmis l’acte d’accusation au tribunal. Deux autres femmes proches du pouvoir russe avaient déjà été renvoyées devant la justice dans cette même affaire : une députée de la Douma proche du chef du parti « Russie juste » ainsi que l’épouse de ce dernier.

L’enquête révèle que fin août 2022, la députée en question, accompagnée de sa complice, s’est rendue à Kherson, alors sous occupation russe, prétendument dans le cadre d’une visite officielle. Ensemble avec le chef de l’administration sanitaire d’occupation et la directrice de l’orphelinat, elles ont organisé la déportation de deux enfants — une fillette de 11 mois, orpheline, et un garçonnet de presque deux ans, temporairement placé à l’orphelinat pour des raisons familiales.

Les documents de transfert avaient été falsifiés pour permettre leur sortie du territoire sans obstacle : les deux femmes russes y figuraient comme accompagnatrices légales. Les enfants ont ensuite été envoyés à Moscou sous prétexte d’un examen médical, bien qu’aucun besoin médical n’ait été identifié.

Les enfants ont alors reçu des actes de naissance russes. Par la suite, l’un d’eux — la fillette — a été adoptée par le chef du parti "Russie juste" et son épouse, avec un changement d’identité partiel (sauf la date de naissance). Le sort du petit garçon reste inconnu : après son transfert en Russie, il a été confié à des services sociaux en raison de troubles du développement.

En octobre 2022, 46 autres enfants âgés de quelques jours à cinq ans ont été emmenés de l’orphelinat de Kherson. Le transfert a été supervisé par le ministre de la Santé de Crimée et son adjoint, qui sont venus sur place avec deux bus marqués de la lettre « Z » et onze ambulances, escortés par des militaires russes. Un député de la Douma a également participé au déplacement, coordonnant personnellement le chargement des enfants.

Ces enfants ont été envoyés à l’établissement « Yalynka », une institution contrôlée par les autorités de santé de Crimée. Peu après, la commissaire aux droits de l’enfant auprès du président russe est venue sur place, promettant d’aider à leur placement dans des familles d’accueil russes. Plusieurs profils d’enfants ont d’ailleurs été repérés sur le site officiel de l’adoption du gouvernement de la région de Moscou.

Les actes des personnes mises en cause ont été qualifiés de crimes de guerre, conformément à l’article 438 du Code pénal ukrainien (violations des lois et coutumes de la guerre).

Photo d’illustration: Freepik/jcomp


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