Le coût de la reconstruction de l’Ukraine estimé à 524 milliards de dollars
L’évaluation, publiée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), met en lumière l’ampleur des destructions causées depuis l’invasion russe à grande échelle, le 24 février 2022.
« Nous devons non seulement reconstruire, mais aussi repenser les infrastructures pour les rendre plus durables et plus résilientes », souligne Auke Lootsma, chef du PNUD en Ukraine, dans un entretien au Centre régional d’information des Nations unies à Bruxelles.
Un secteur énergétique sous tension
Le PNUD joue un rôle clé dans la remise en état du réseau électrique, gravement endommagé par les frappes russes. L’agence a conclu un contrat pour la fourniture d’équipements de production d’une puissance totale de 475 MW, afin d’assurer l’alimentation de plus de dix millions de personnes.
Avant l’hiver dernier, de nombreuses régions avaient été confrontées à des coupures d’électricité prolongées. L’objectif désormais est de renforcer le système énergétique et de le rendre plus écologique, en vue de la future adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.
Déblayer, reconstruire, créer des emplois
L’agence onusienne soutient également les administrations locales et coordonne les opérations de déblaiement : 800 000 tonnes de débris ont déjà été retirées. En parallèle, le PNUD mobilise des investissements privés dans le secteur de l’énergie durable, ce qui a permis de créer plus de 4 500 emplois verts en 2024.
Des besoins immenses, une pauvreté croissante
Les destructions massives ont laissé des millions d’Ukrainiens sans logement ni revenus. Le taux de pauvreté est passé de 20,6 % en 2021 à 35,5 % en 2023. Pour beaucoup, la perte de leur maison équivaut à la perte de leur principale ressource économique.
Malgré les difficultés, le PNUD reste l’une des principales agences humanitaires du pays, avec 500 employés et environ 200 millions de dollars de budget annuel.
« L’Ukraine est un pays immense, et ses besoins le sont tout autant. Nous devons être inventifs : mieux vaut reconstruire plusieurs petites centrales que de dépendre d’une seule », explique Lootsma.
Alors que les attaques se poursuivent, les Nations unies plaident déjà pour un nouveau “plan Marshall” destiné à soutenir l’effort de reconstruction.