Washington met en pause de nouvelles sanctions contre Moscou et freine l’usage des avoirs russes gelés
Le chef de la majorité républicaine au Sénat des États-Unis, John Thune, a déclaré lundi que l’examen du projet de loi prévoyant de nouvelles sanctions contre la Russie et ses partenaires commerciaux était mis en pause jusqu’à la rencontre prévue entre Donald Trump et Vladimir Poutine, rapporte Politico.
« Je pense qu’au moins pour le moment, le sénateur Lindsey Graham [auteur du projet de sanctions contre la Russie, NDLR] travaille avec la Maison-Blanche afin de déterminer si cette rencontre, qui aura lieu dans quelques semaines, pourrait être productive », a expliqué Thune.
Il a ajouté qu’il attendrait de voir comment se déroulera le sommet prévu en Hongrie avant d’envisager la suite.
Une autre source, ayant souhaité conserver l’anonymat, a confirmé que l’examen du texte était effectivement repoussé jusqu’à la rencontre entre Trump et Poutine.
Parallèlement, selon Bloomberg, les États-Unis s’opposent au plan de l’Union européenne visant à élargir l’utilisation des avoirs russes gelés pour soutenir l’Ukraine. D’après des sources proches des discussions tenues en marge des réunions du Fonds monétaire international (FMI) à Washington, des responsables américains ont informé leurs homologues européens qu’ils ne rejoindraient pas pour l’instant l’initiative.
L’une des sources a précisé que Washington justifiait cette position par les risques potentiels pour la stabilité des marchés, tandis qu’une autre a indiqué que les États-Unis n’avaient pris aucun engagement à ce stade.
Cette décision constitue un obstacle pour l’UE, qui tente de rallier les autres membres du G7 à son projet consistant à utiliser les actifs gelés de la Banque centrale de Russie comme garantie pour émettre jusqu’à 140 milliards d’euros (160 milliards de dollars) de prêts destinés à soutenir l’Ukraine.
La Commission européenne élabore actuellement le mécanisme technique du dispositif, mais ne le publiera pas avant d’obtenir l’accord des dirigeants européens, attendu lors du sommet de Bruxelles prévu à la fin de la semaine, souligne le média.
Des responsables européens ont exprimé leur déception face à la position américaine, d’autant plus que l’administration Trump avait auparavant appelé l’Union européenne à utiliser plus activement les fonds russes gelés.
Même si les actifs sous juridiction américaine restent relativement limités, le soutien symbolique de Washington aurait constitué un signal fort pour d’autres pays, conclut Bloomberg.
Photo: Spencer Davis/pexels