Guerre en Ukraine : l’ONU a reçu des informations sur 124 actes présumés de violences sexuelles

Guerre en Ukraine : l’ONU a reçu des informations sur 124 actes présumés de violences sexuelles

Ukrinform
L’équipe de surveillance des droits de l’homme de la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a reçu des informations sur 124 actes présumés de violences sexuelles liées à la guerre en Ukraine survenus contre des femmes, des filles, des hommes et des garçons dans les régions de Tchernihiv, Dnipro, Donetsk, Kharkiv, Kherson, Kyiv, Louhansk, Mykolaïv, a déclaré Pramilla Patten, Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit lors d’une réunion du Conseil de la sécurité de l’Ukraine.

Selon la Représentante spéciale, la plupart des victimes présumées sont des femmes et des filles, avec pas moins de 56 allégations; 49 des allégations concernent des enfants et 19 des hommes, y compris des cas de viol, de tentative de viol, de déshabillage forcé en public et de menace de violences sexuelles. 

Elle a ajouté que le Procureur général de l’Ukraine l’a informée qu’entre le 24 février et le 12 avril, la ligne nationale d’urgence sur la violence domestique, la traite des êtres humains et la discrimination fondée sur le sexe a signalé des cas de viol, de viol en réunion, de grossesse suite à un viol, de tentative et de menace de viol, et de contrainte pour assister à un acte sexuel commis contre un partenaire ou un enfant. 

« Bien que l’engagement du Conseil à mettre en œuvre tous les outils pour briser le cycle des violences sexuelles et de l’impunité soit sans équivoque, nous sommes confrontés à des allégations croissantes de telles violences dans le conflit en Ukraine », a-t-elle relevé, affirmant avoir exhorté toutes les parties au conflit à assurer la protection des civils contre la violence sexuelle, y compris les déplacés internes et transfrontaliers, et appelé à des enquêtes rapides et rigoureuses afin d’assurer la responsabilisation, pilier central de la dissuasion, de la prévention et de la non-répétition. 

Hélas, a-t-elle expliqué, les voies d’orientation vers les services pertinents ne fonctionnent pas dans de nombreux endroits, en particulier dans l’est de l’Ukraine.  Par exemple, avant le 24 février, les 20 points de prestation de services médicaux et les maternités fournissaient une assistance aux survivantes de violence sexiste, avec le soutien du FNUAP.  Or, au 18 avril, seules 9 installations de ce type étaient opérationnelles en raison des dommages causés par les hostilités et les pénuries de personnel. 

La haute fonctionnaire a dit craindre que les données disponibles ne représentent que « la pointe de l’iceberg », un champ de bataille actif n’étant jamais propice à une « comptabilité » exacte.  Mais si nous attendons des données concrètes et statistiques, il sera toujours trop tard, a-t-elle averti.  C’est pourquoi nous devons nous mobiliser immédiatement sur la base de notre conviction commune que même un seul cas de violence sexuelle est inacceptable. 

À cet égard, elle s’est félicitée que, le 3 mai, soit après sa visite, la Vice-Première Ministre ukrainienne, Mme Olha Stefanishyna, a signé avec l’ONU un accord-cadre de coopération sur la prévention et la réponse aux violences sexuelles liées aux conflits.  Cet accord servira de base pour une prévention globale et multifacettes et une coordination plus efficace de toutes les parties prenantes, y compris les agences des Nations Unies en Ukraine et dans les pays voisins.  Parmi les mesures essentielles, l’accord prévoit de renforcer les capacités de prévention du secteur de la défense et de la sécurité; de donner aux victimes un accès à une assistance juridique, psychologique et socioéconomique, ainsi qu’à des services de santé sexuelle et reproductive, et de soutien à la réintégration.  Il vise aussi à assurer la pleine participation des femmes à tous les processus politiques, notamment aux négociations de paix, et à lutter contre la traite liée aux conflits, y compris l’exploitation et la prostitution. 

Elle a d’autre part indiqué qu’outre ses échanges avec les autorités polonaises et moldaves sur la question de la traite et de l’exploitation, elle a pu visiter des centres d’accueil aux points de passage frontaliers de ces deux pays.  À ce sujet, elle a noté qu’au-delà du vaste soutien financier et moral apporté par les pays voisins au peuple ukrainien, la protection de près de 14 millions de personnes déplacées, dont 6,8 millions ont traversé les frontières, est également sans précédent.  Toutefois, a-t-elle ajouté, le manque de vérification cohérente des offres de logements et des arrangements de transport est un grave motif d’inquiétude, de même que la multiplicité des volontaires, qui n’ont que peu ou pas de formation ou d’expérience. 

Mme Patten s’est félicitée qu’un groupe de travail temporaire sur la traite des êtres humains ait été créé par l’Ukraine pour renforcer la coordination et favoriser la coopération transfrontalière, y compris entre acteurs de la justice pénale.  Elle a cependant jugé essentiel de veiller à ce que des systèmes de protection efficaces soient en place dans tous les pays de transit et de destination, et à tous les passages frontaliers.  Alors que la crise humanitaire se transforme en une crise de la traite des êtres humains, il faut une réponse transfrontalière concertée, intégrée et holistique des partenaires humanitaires, des forces frontalières, des services de l’immigration et des dirigeants politiques, a-t-elle plaidé, appelant de ses vœux un « pacte régional » européen et une attention constante du Conseil de sécurité sur ce problème, conformément à sa résolution 2331 (2016). 

eh


Let’s get started read our news at facebook messenger > > > Click here for subscribe

Pour toutes citation et utilisation de documents sur Internet, ouverts aux moteurs de recherche, des hyperliens au premier paragraphe vers "ukrinform.fr" sont oblugatoires. En outre, des reproductions de traductions d’articles provenant de médias étrangers ne sont possibles qu’avec un lien hypertexte vers le site ukrinform.fr et sur les sites Web des médias étrangers. Documents marqués "Publicité" ou avec une clause de non-responsabilité: "Le matériel est publié conformément à la partie 3 de l’article 9 de la loi ukrainienne "sur la publicité" n° 270/96-VR du 3 juillet 1996 et à la loi de l’Ukraine "Sur Médias" n° 2849-IX en date du 31 mars 2023 et sur la base de la Convention/facture.

© 2015-2024 Ukrinform. Tous droits réservés.

La conception de site — Studio «Laconica»

Recherche avancéeMasquer la barre de recherche avancee
Par période:
-