Ukraine : aucune perspective de paix malgré l'accord « encourageant » sur les exportations de céréales

Ukraine : aucune perspective de paix malgré l'accord « encourageant » sur les exportations de céréales

Ukrinform
Plus de cinq mois après le début de l'invasion russe, non seulement le conflit en Ukraine ne montre aucun signe d'apaisement mais les combats s'intensifient, a déploré la responsable des affaires politiques de l'ONU, devant le Conseil de sécurité de l'ONU ce vendredi.

Rosemary DiCarlo,  la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix,  a souligné que l'accord récent sur la reprise sûre des exportations de céréales via la mer Noire était une lueur d'espoir dans le conflit, tout en reconnaissant que les perspectives de paix étaient faibles.

« L'accord sur les céréales est un signe que le dialogue entre les parties est possible dans la recherche d'un soulagement des souffrances humaines », a déclaréRosemary DiCarlo.

Mme DiCarlo a ajouté que l'ONU mettait tout en œuvre pour soutenir la mise en œuvre de l'accord, signé la semaine dernière en Türkiye, alors que dans un tweet daté de ce vendredi, Osnat Lubrani, la Coordinatrice humanitaire de l'ONU en Ukraine, déclarait se trouver à Odessa en compagnie des ambassadeurs du G7 et du Président de l'Ukraine Volodymyr Zelenskyy.

Mme Lubrani a déclaré qu'elle avait bon espoir que les mouvements de navires aient lieu bientôt, afin d'acheminer les céréales et autres denrées alimentaires vers les pays en ayant le plus besoin. Elle a ajouté que c'était « un honneur » de parler au Président Zelenskyy et de « réaffirmer le soutien de l'ONU à l'Ukraine ».

Des efforts diplomatiques nécessaires

L'impact de la guerre à l'échelle mondiale est « flagrant » et les conséquences ne feront que s'accentuer à mesure que les combats se prolongeront, notamment avec la prochaine arrivée de l'hiver, a prévenu Mme DiCarlo devant le Conseil. 

Malgré les développements encourageants concernant les céréales et les engrais, l’ONU demeure profondément préoccupée par l'absence de perspectives d'évolution vers une reprise significative des efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit.

La rhétorique agressive, « escalatoire », de l'une ou l'autre partie, y compris sur l'extension géographique du conflit ou le déni de considérer l'Ukraine comme un Etat, « n'est pas compatible avec l'esprit constructif démontré à Istanbul », a-t-elle aussi déploré.

Les attaques meurtrières se poursuivent

Mme DiCarlo a déclaré que depuis son dernier briefing, fin juin, les attaques meurtrières des forces russes s’étaient poursuivies sans relâche, réduisant en ruines de nombreuses villes et villages ukrainiens.

Le nombre de civils tués, blessés ou mutilés a également augmenté. Le bureau des droits de l'homme des Nations Unies (HCDH) a rendu compte ce mercredi de 12.272 victimes civiles, dont 5.237 morts, depuis le début du conflit.

Cela représente au moins 1.641 nouvelles victimes civiles en un mois, précisément 506 morts et 1.135 blessés. La haute fonctionnaire a précisé que ces statistiques étaient uniquement basées sur des « incidents vérifiés », mais que le bilan réel était sans doute « beaucoup plus lourd ».

L'hiver menace

Mme DiCarlo a également mis en garde contre les tentatives de « modifier les structures administratives sur le terrain », notamment dans les zones contrôlées par la Russie, tentatives qui soulèvent de « graves préoccupations » quant aux implications politiques de la guerre.

« Alors que le conflit entre dans une phase plus prolongée, l'attention se tourne de plus en plus vers son impact humanitaire, de redressement, de reconstruction et socio-économique à long terme. Alors que l'été décline, la nécessité de se préparer à l’hiver devient pressante », a-t-elle déclaré.

 « Malheureusement, le dialogue politique est pratiquement au point mort, laissant les gens sans l'espoir que la paix arrive bientôt. »

Les agences des Nations Unies continuent également à documenter les dommages et les destructions causés aux infrastructures civiles telles que les maisons, les écoles et les établissements de santé. 

L'impact sur le secteur de la santé et des soins est « particulièrement alarmant », a-t-elle déclaré, citant le chiffre de 414 attaques relevées jusqu'à présent sur des établissements de santé pour un bilan de 85 morts et 100 blessés.

« Cela inclut 350 attaques contre des installations dans les zones de conflit, où en moyenne environ 316.000 patients ont été traités par mois », a-t-elle précisé.

L'ONU porte assistance à des millions de personnes

Depuis le début de la guerre, les Nations Unies et les partenaires humanitaires ont apporté une aide à quelques 11 millions de personnes, notamment sous la forme d'une assistance alimentaire et de moyens de subsistance, de services de protection, de déminage, ainsi que d'accès à l'eau potable et à l'assainissement.

Près de 6 millions de réfugiés ukrainiens ont trouvé refuge en Europe. Depuis le début de la guerre, le 24 février, plus de 9,5 millions de personnes ont traversé la frontière depuis l'Ukraine et 3,8 millions vers l'Ukraine.

« Nous craignons que l'hiver ne rende plus difficile l'accès aux abris et aux soins de santé pour les personnes déplacées ou les rapatriés », a commenté la haute responsable onusienne.

Les femmes particulièrement touchées

Mme DiCarlo a attiré l'attention sur l'impact spécifique de la guerre sur les femmes et les filles, notamment dans des domaines tels que la sécurité alimentaire et la santé.

L'accès des femmes aux services de santé, y compris la santé sexuelle et reproductive, se détériore en effet rapidement en Ukraine, tout comme l'accès à la santé des nouveau-nés et des enfants. De plus, l'accès à l'éducation étant entravé, ce sont les mères qui, en grande partie, s’occupent de l’enseignement à domicile.

« Les femmes ukrainiennes sont en outre confrontées à des risques accrus en matière de sécurité et de protection », a-t-elle ajouté.

« Les incidents de violence sexiste, y compris les allégations de violence sexuelle dans le cadre du conflit, ont augmenté, mais les services destinés aux survivants ne sont pas fournis dans leur intégralité. Il est également probable que de nombreuses victimes et survivants ne soient pas actuellement en mesure de faire un signalement », a fait valoir Mme DiCarlo.

Pour toutes ces raisons, les femmes devaient participer de manière significative aux discussions et aux initiatives visant à façonner l'avenir du pays, notamment les négociations de paix, les efforts de redressement, les efforts pour consolider la paix et rendre la justice, a-t-elle affirmé.

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