Le nombre de victimes civiles explose en Ukraine sous l’intensification des frappes aériennes russes
« Il n’existe plus aucun endroit sûr en Ukraine », a déclaré Miroslav Jenča, Sous-Secrétaire général de l’ONU pour l’Europe. Il a rappelé que, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), le mois de juin 2025 a enregistré le plus grand nombre de victimes civiles depuis trois ans : 6 754 personnes tuées ou blessées sur les six premiers mois de l’année.
Joyce Msuya, cheffe adjointe des affaires humanitaires des Nations Unies, a elle aussi alerté le Conseil : plus de 5 000 munitions à longue portée ont été tirées sur l’Ukraine depuis début juillet, dont un record de 728 drones en une seule journée. Des villes comme Kyiv et Odessa ont été prises pour cibles dans ces attaques massives.
« L’usage d’armes explosives dans des zones densément peuplées a laissé les populations en état de choc. Il n’y a plus de refuge possible », a-t-elle souligné.
Joyce Msuya a noté qu’à ce jour, seuls 34 % des 2,6 milliards de dollars nécessaires pour couvrir les besoins humanitaires de 2025 en Ukraine avaient été réunis.
« Près de 13 millions de personnes en Ukraine ont besoin d’aide, mais le manque de financements ne nous permet d’en soutenir qu’une minorité », a-t-elle déploré.
La crise des déplacements internes s’aggrave elle aussi. Plus de 3,7 millions de personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du pays, tandis qu’environ six millions ont trouvé refuge à l’étranger. Rien que depuis le mois d’avril, plus de 26 000 personnes ont été enregistrées dans des centres de transit.
L’ONU s’inquiète également des attaques menées à proximité des infrastructures nucléaires ukrainiennes. Début juillet, des drones ont frappé la ville d’Enerhodar, où résident les employés de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Des incursions de drones ont aussi été signalées aux abords d'autres centrales en activité. « Tout incident nucléaire doit être évité à tout prix », a insisté Jenča.
Alors que certains efforts diplomatiques se poursuivent — comme les récentes libérations de prisonniers et les discussions en Turquie — les responsables onusiens appellent de toute urgence à une volonté politique renouvelée pour faire avancer le processus de paix.
« Le coût humain de cette guerre, qui dure depuis plus de trois ans, est insoutenable. Il est plus que temps d’instaurer un cessez-le-feu total, immédiat et sans conditions, comme première étape vers une paix juste et durable », a conclu Miroslav Jenča.
