Zelensky met en garde contre un risque d’agression armée russe en Europe

« Je le pense vraiment. Il peut le faire. Il faut oublier le scepticisme européen selon lequel Poutine voudrait d’abord occuper l’Ukraine avant d’aller ailleurs. Il est capable de mener les deux offensives en parallèle », a déclaré Zelensky dans une interview au Guardian, publiée dimanche.

Selon lui, le Kremlin mène déjà une « guerre hybride contre l’Europe » et teste les lignes rouges de l’OTAN. Il lie notamment la hausse d’activités criminelles et les incursions de drones — leur survol de la Pologne, puis leur apparition au-dessus d’aéroports à Copenhague, Munich et Bruxelles — à l’incapacité de Moscou d’obtenir des gains militaires significatifs sur le front ukrainien.

« Poutine est dans une impasse. Il n’a pas de succès tangible, c’est un statu quo. C’est pour cela qu’il pourrait chercher d’autres cibles. Pour nous, la situation reste difficile, mais nous défendons notre maison », a-t-il souligné.

Volodymyr Zelensky a décrit la Russie comme un État vaste et agressif, qui a besoin d’un ennemi extérieur pour maintenir son unité interne. Selon lui, Poutine considère les États-Unis et l’Occident comme ses adversaires naturels.

« L’amitié avec la Russie n’est pas une solution pour l’Amérique. D’un point de vue des valeurs, l’Ukraine est bien plus proche des États-Unis que la Russie », a-t-il ajouté.

Le président a également précisé que Moscou avait déployé 170 000 soldats dans le secteur de Pokrovsk, où les combats dans la région de Donetsk sont parmi les plus intenses. « C’est toute l’histoire. Il n’y a aucun succès, mais énormément de pertes », a-t-il indiqué, soulignant que les pertes russes avaient atteint en octobre un niveau record : environ 25 000 morts et blessés.