L’affaire Hizb ut-Tahrir: le « tribunal » russe a annoncé le verdict

Le tribunal militaire du district militaire du Caucase du Nord à Rostov-sur-le-Don a annoncé le verdict dans l’affaire des Tatars de Crimée accusés d’avoir participé à l’organisation du parti islamiste Hizb ut-Tahrir.

Cette information a été communiquée par Emil Kourbedinov, avocat de l'un des accusés.

« Enver Mamutov a été condamné à 17 ans d'emprisonnement dans une colonie à régime strict et les  autres accusés (Remzi Memetov, Ruslan Abiltarov et Zevri Abseitov - éd.), à  9 ans d'emprisonnement dans une colonie à régime strict », a-t-il écrit.

Le premier groupe des Tatars de Crimée, accusé d’avoir participé à l’organisation du parti islamiste Hizb ut-Tahrir, a été mis en état d’arrestation le 12 mai 2016 après une série de perquisitions en Crimée.

Le consul ukrainien Taras Malychevskyi a déclaré que cette condamnation était illégale.

« Nous considérons cette sentence comme illégale. Nous sommes confiants que toutes les personnes impliquées dans ce verdict seront punies. L'Ukraine ne laissera pas de tels actes sans réponse. Nous veillerons à ce que les condamnés soient libérés et rentrent chez eux », a-t-il déclaré.

Le Hizb ut-Tahrir se présente comme une organisation non-violente, née d'une scission avec les Frères musulmans. Ce mouvement est aujourd'hui présent dans le monde entier, dans plus de 70 pays, mais il est loin d’emporter l’adhésion de tous les musulmans. Son appel au retour du califat est même refusé par le plus grand nombre  d’islamistes. Le Hizb ut-Tahrir n’appelle pas à la violence ni à l’emploi de la force physique. C’est pour cette raison qu’il n’est pas inclus par l’administration américaine dans la liste des mouvements terroristes et qu’il est autorisé dans plusieurs pays du monde, dont l’Union européenne. Cependant, le Hizb ut-Tahrir est interdit en Fédération de Russie.

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EH