«Allonge-toi, Bandera»: Un nouveau scandale avec l’implication d’un policier ukrainien

Le 9 février, deux événements se sont déroulés sur la place Kontraktova à Kyiv: la rencontre de Yulia Timochenko avec la population de Kyiv et l'action de protestation «Qui  sont les commanditaires de Katya Handziuk?» à la mémoire de l’activiste ukrainienne, aspergée d’acide en juillet 2018.

Les militants se sont retrouvés sur la place Kontraktova pour demander à Yulia Timochenko pourquoi l’un des députés de son parti «Batkyvchtchyna», soupçonné d’être impliqué dans le meurtre de Handziuk, n’a pas été expulsé du parti. Lors du rassemblement, une bagarre a éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre. Au total, 15 manifestants ont été arrêtés et amenés au commissariat de police.

Plus tard, une vidéo de l’arrestation a été publiée sur les réseaux sociaux. Sur cette vidéo, on voit des policiers frapper des activistes, et alors qu’il porte des coups, l’un des policiers crie «Allonge-toi, Bandera» en s’adressant à sa victime. Cette phrase a provoqué un vif mécontentement chez les Ukrainiens.

Le dimanche 10 février, Andriy Krishchenko, chef de la police de Kyiv, a été amené à s’excuser publiquement pour les actes du policier.

«En tant que chef de la police de Kyiv, je souhaite m'excuser personnellement pour l'expression insultante que notre employé s’est permis de prononcer. Je pense personnellement que cela est inacceptable. Bien sûr, cet employé sera puni. Nous identifierons cette personne et des poursuites seront engagées à son encontre. Et peut-être aussi à mon encontre», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse dédiée spécialement à cet événement.

Yuri Loutsenko, procureur général de l’Ukraine, a informé via sa page Facebook que le 9 février, immédiatement après les premières diffusions de la vidéo en question sur les réseaux sociaux, le Bureau du procureur a engagé une procédure pour abus d'autorité par des agents de la police de Kyiv. Les enquêteurs du Bureau du Procureur doivent évaluer la violence à l'encontre des manifestants et les actions ultérieures de la police.

Dans la nuit du 9 au 10 février, la police a publié un décret sur la libération des participants à l’action «Qui a tué Katya Handziuk».

«La police a ordonné la libération des détenus conformément à l'article 208 du Code de procédure pénale, en raison de la violation possible de la partie 4 de l'article 296 du code pénal de l'Ukraine», a écrit Masi Nayem, avocat, sur sa page Facebook.

Entre temps, les policiers de Kyiv ont lancé une flashmob «Je suis Bandera » sur les réseaux sociaux en guise d’excuses pour les propos de leur collègue.

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EH