Aujourd’hui marque la Journée internationale du tigre : une espèce en danger critique d'extinction

C'est l'une des espèces les plus emblématiques et les plus menacées au monde. Pour protéger les tigres, les onze autres pays asiatiques où ils vivent à l’état sauvage ont créé cette journée internationale. C’était en 2010, quand le monde comptait moins de 3 200 félins en liberté, le plus bas niveau jamais enregistré.

Avec suffisamment de proies et d’espace, les tigres se reproduisent pourtant facilement. Les différentes mesures de protection prises depuis dix ans ont permis à l’espèce d’enregistrer environ 700 naissances. 

Mais ce n’est pas assez. Le félin est toujours dans la liste rouge des espèces en danger. Pendant le XXe siècle, le nombre total de ses représentants a chuté de 95% et trois sous-espèces ont disparu.

Ancien passe-temps des colons anglais et des Maharadjahs, encouragée en Chine par Mao lui-même, la chasse au tigre a longtemps été la première cause de leur disparition, aujourd’hui remplacée par la déforestation et le braconnage.

En Asie, on continue de vouloir s’approprier la puissance du tigre, qu’on ne voit pourtant plus qu’en peluche ou en dessin animé. Sa fourrure couleur de feu avec ses rayures noires termine en coussins et en tapis. Ses organes alimentent la médecine traditionnelle : griffes et dents contre la fièvre, yeux et bile contre l’épilepsie, cerveau contre la fatigue. Les os, bouillis et mélangés à de l’alcool de riz, produisent quant à eux un aphrodisiaque vendu très cher sous le manteau. En Indonésie, en janvier dernier, la police a arrêté un homme qui tentait de vendre une peau 6 500 dollars.

En 2010, chaque pays s’est engagé à doubler le nombre d’animaux présents sur son territoire pour 2022, autre année du tigre dans le calendrier chinois. L’an dernier, l’Inde se félicitait d’avoir déjà atteint cet objectif. Le Premier ministre Narendra Modi saluait alors les efforts de son pays et l’équilibre possible entre le développement humain et la protection de l’environnement. 

Sauf que les méthodes de comptage ne sont pas toujours fiables et qu’à plusieurs reprises des experts britanniques ont remis en cause les chiffres des autorités : ils ne collent pas avec la déforestation et le rétrécissement continuel de leur habitat. Il ne reste plus que 7% du territoire du tigre d’il y a cent ans.

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