Historien : Les Ottomans désignaient les Ukrainiens comme la « nation cosaque » avant même la Révolution française

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Des historiens ukrainiens ont découvert dans les archives ottomanes des documents des XVIIe et XVIIIe siècles où les Ukrainiens sont appelés « kazak milleti », soit la nation cosaque. Ceci est antérieur à la Révolution française de 1789, considérée comme décisive pour l'émergence du concept de « nation ».

Cette information a été communiquée à Ukrinform par Oleksandr Sereda, universitaire ukrainien, historien spécialiste de l'Empire ottoman et professeur associé au département d'histoire de l'Ukraine de l'Université pédagogique nationale du Sud de l'Ukraine K. D. Ouchynskyi.

Le chercheur a aussi expliqué que le terme arabe « tâife » se traduit principalement par « groupe de personnes, communauté, faction, équipe », parfois par « tribu, peuple » mais qu'en l'occurrence il désigne le groupe (communauté) cosaque du peuple ukrainien, dont faisaient également partie des bourgeois, des paysans et d'autres représentants de la société ukrainienne.

L'expression « kazak milleti » désigne les Cosaques comme une « nation », c'est-à-dire un peuple majoritairement cosaque. « Il ne saurait y avoir de double traduction ici », a souligné M. Sereda.

Ces informations ont été obtenues lors de ses recherches dans les archives ottomanes de Turquie et de Bulgarie.

Selon l'historien, les archives ottomanes recèlent de nombreux témoignages inédits sur l'histoire de l'Ukraine, constituant ainsi une source documentaire considérable qui, contrairement aux archives détruites par le régime soviétique a été soigneusement conservée en Turquie.

« L'ouverture complète des archives ottomanes, le catalogage, l'étude et la traduction des documents pourraient bouleverser notre vision des événements historiques, notamment en ce qui concerne la formation de l'État ukrainien dans le contexte des relations ottomanes, polonaises et russo-ottomanes. Mais ce processus est très long : le catalogage à lui seul occupera plusieurs générations », a expliqué M. Sereda.

Pour rappel, des documents découverts dans les archives ottomanes d'Istanbul et de Sofia attestent de la reconnaissance internationale de l'Ukraine dès le XVIIIe siècle et du soutien à son indépendance.

Première photo fournie par Oleksandr Sereda