Le représentant de l'OSCE pour la liberté des médias s’est dit choqué par le meurtre de la journaliste ukrainienne, Victoria Rochtchyna, en prison russe
Le représentant de l'OSCE pour la liberté des médias, Jan Braathu, s’est dit choqué par les détails du meurtre de la journaliste ukrainienne Victoriya Rochtchyna, illégalement emprisonnée en Russie et morte en prison russe.
« Je suis choqué par les preuves issues d'une enquête menée par une coalition de 45 journalistes internationaux dirigée par l'ONG Forbidden Stories sur la torture et les mauvais traitements infligés à la journaliste ukrainienne Victoria Rochtchyna, décédée alors qu'elle était illégalement détenue sans inculpation formelle en Russie », ressort-il de la déclaration publiée sur la page du Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias sur le réseau social X.
Le Représentant de l’OSCE pour la liberté des médias a souligné que ce traitement inhumain constituait une violation du droit international, notamment des articles 7 et 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ainsi que de la Convention des Nations Unies contre la torture. Il a également souligné que les journalistes qui couvrent les conflits ont le statut de civils en vertu du droit international humanitaire (DIH), et que la torture, les mauvais traitements et la détention illégale qu'ils subissent « constituent une violation flagrante des Conventions de Genève (articles 32 et 147 de la quatrième Convention de Genève) ».
« Je condamne ces graves violations de la part de la Fédération de Russie et j'appelle au plein respect des obligations juridiques internationales », a déclaré Jan Braathu.
Comme Ukrinform l’a déjà relevé, Victoria Rochtchina, 27 ans, a disparu en août 2023 après avoir rejoint les territoires occupés par la Russie dans la région de Zaporijjia, pour couvrir la situation locale. Plus tard, il s’est avéré qu’elle avait été arrêtée à Energodar, où se trouve la centrale nucléaire de Zaporijjia, puis détenue à Melitopol avant d'être transférée, fin 2023, dans le centre de détention provisoire n°2 à Taganrog, dans le sud-ouest de la Russie, décrit par d'anciens prisonniers libérés comme un « camp de torture ».
La Russie avait confirmé pour la première fois sa détention en avril 2024. Victoria serait morte le 19 septembre 2024, selon une lettre du ministère russe de la Défense reçue par sa famille.
En février 2025, un corps portant la simple mention « homme [mâle, NDLR] non identifié » soit livré à l'Ukraine, parmi les 757 corps restitués par la Russie dans le cadre d'un échange. Or, il s'est avéré qu'il s'agissait d'un corps de femme, et des tests ADN effectués en Ukraine et à l'étranger ont montré qu'il correspondait à celui de Victoria. Un rapport d'autopsie relève des organes manquants sur son corps qui présente des marques de torture.