Le trois-mâts russe « Shtandart » n’a pas pu accoster au port du Havre
Le trois-mâts russe « Shtandart » qui fait escale dans les ports français depuis plus de trois ans malgré les sanctions de l'UE, n'a jamais pu accoster au port du Havre.
Le navire, copie conforme d'une frégate de l'époque de Pierre Ier, a fait demi-tour et se dirige désormais vers l'île d'Aix, rapporte Paris-Normandie.
La veille, des militants pro-ukrainiens du groupe « No Shtandart In Europe », qui regroupe 60 associations franco-ukrainiennes, ont adressé une lettre officielle au préfet du département de la Seine-Maritime et à la direction du port pour demander de garantir la mise en œuvre des sanctions portuaires.
Le collectif fait allusion à des sanctions européennes de 2022 qui stipulent qu'il est « interdit de donner accès aux ports de l'UE aux navires immatriculés sous pavillon russe. Des dérogations sont accordées pour les produits agricoles et alimentaires, l'aide humanitaire et l'énergie ». Des sanctions étendues depuis le 24 juin 2024 aux « navires répliques historiques » ou « ayant battu pavillon russe avant le 24 février 2022 ».
Les militants rappellent que c'est au préfet d'appliquer ses sanctions et rappelle que des mesures ont déjà été prises pour interdire ce navire par les préfectures du Finistère, de l'Ille-et-Vilaine et de la Manche.
« Le temps est venu de mettre fin aux erreurs du passé, d'imposer le respect de l'État de droit et, pour vous, conformément à vos devoirs, d'empêcher l'escale planifiée du navire incriminé « Shtandart », ont-ils écrit.
Ils attirent également l'attention sur le fait que le Russe Vladimir Martus, capitaine et propriétaire caché du Shtandart, malgré les interdictions officielles, entre toujours dans les ports, en utilisant le «chantage humanitaire ». Il a réussi à accoster dans le port de La Rochelle sous prétexte d’une «nécessité médicale».
Cela s'est produit après que les membres d’une association des Ukrainiens en Bretagne ont réussi à faire interdire au Standard de participer à une grande fête maritime à Brest et ont bloqué l'entrée du navire dans le port de cette ville.
L'année dernière, le Standard a remplacé le drapeau tricolore russe par le drapeau neutre des îles Cook. Depuis plus de 3 ans, il est immobilisé dans les ports français, violant ainsi le 5ème volet des sanctions européennes imposées après les massacres de Boutcha.
Précédemment, les militants de « No Shtandart In Europe » ont mené leur propre enquête sur ce trois-mâts et retrouvé des documents qui prouvent les liens étroits du capitaine Vladimir Martus avec l'administration présidentielle russe et ses organes de propagande. Selon eux, la présence du navire dans les eaux territoriales françaises menace la sécurité nationale, c'est pourquoi ils exigent des autorités une interdiction totale de sa présence.
Comme Ukrinform l’a déjà relevé, le trois-mâts russe « Shtandart » n'a été autorisée ni à assister à un festival dans le port espagnol de Vigo, ni à entrer dans d'autres ports du pays.
Photo : Groupe No Shtandart In Europe