En Crimée occupée, un joyau néogothique du XXe siècle tombe en ruines
En Crimée temporairement occupée, l’église du Sacré-Cœur, un édifice néogothique unique construit au début du XXe siècle, est en train de se délabrer dans l’indifférence des autorités d’occupation russes. Situé dans le village d’Oleksandrivka, dans le district de Tchervonohvardiïskyï, ce monument historique se trouve aujourd’hui à l’abandon.
Selon le canal Telegram Krymskyï Vyter, qui suit la situation culturelle et patrimoniale dans la péninsule, l’église, érigée entre 1909 et 1910 par les communautés catholiques tchèques et allemandes, se détériore rapidement. La structure est classée au patrimoine architectural local selon la législation ukrainienne, mais, comme de nombreux sites culturels situés sur les territoires occupés, elle ne bénéficie d’aucune protection ni restauration.
Fermée en 1932 par les autorités soviétiques, l’église a ensuite été utilisée comme entrepôt puis comme salle des fêtes. En 1999, une tentative de restauration a été entreprise par des mécènes tchèques, qui ont nettoyé l’intérieur et réparé partiellement la toiture. Cependant, les travaux ont été interrompus, et depuis, l’édifice est en état de délabrement avancé.
En 2015, un accident impliquant un adolescent de 12 ans tombé du toit a conduit à la fermeture des accès, désormais protégés par des grilles.
Ce cas n’est pas isolé. De nombreux sites culturels en Crimée souffrent de négligence ou subissent des dommages. Ainsi, à Sébastopol, des fouilles menées par les occupants russes ont récemment altéré les couches culturelles de la réserve muséale de Chersonèse Taurique.