OSCE : Le transfert forcé d’enfants ukrainiens par la Russie pourrait relever du génocide
Le transfert illégal et la russification d’enfants ukrainiens par la Russie pourraient constituer un acte de génocide, a déclaré Carina Ödebrink, rapporteure spéciale de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE et députée du Parlement suédois, dans une interview accordée à Ukrinform.
« Oui, je pense que nous pouvons parler de génocide. Les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale à l’encontre de Vladimir Poutine et de la commissaire russe aux droits de l’enfant, Maria Lvova-Belova, confirment la gravité de ces actes », a-t-elle affirmé.
La députée suédoise s’est également dite convaincue que Vladimir Poutine devra, tôt ou tard, répondre de ses actes devant la justice internationale. « Je crois fermement que c’est possible. Il faut y croire, car perdre espoir serait catastrophique. Nous faisons face à une guerre d’agression contre l’Ukraine, à une instabilité croissante au Moyen-Orient, à une remise en cause de l’ordre mondial fondé sur le droit. Dans ce contexte, la légitimité et l’action de nos institutions internationales doivent être défendues », a-t-elle déclaré.
Elle a souligné que les enfants ukrainiens transférés de force risqueraient, chaque jour davantage, de perdre leur identité nationale.
« Certains ont reçu un nouveau nom, une nouvelle identité, et n’ont plus le droit de parler leur langue. Un an, dans la vie d’un enfant, c’est très long. Et je pense que Poutine le sait. Plus ils restent là-bas, plus ils oublient qui ils sont. C’est terrifiant », a déploré la députée.
En parallèle, Carina Ödebrink a rappelé qu’environ 1,7 million d’enfants vivaient encore dans les territoires ukrainiens occupés. « Ils sont eux aussi profondément affectés par la guerre. Mon rapport se concentre sur les enfants déportés, mais il ne faut pas oublier que tous les enfants ukrainiens souffrent», a-t-elle déclaré.
Elle appelle la communauté internationale à soutenir les décisions judiciaires en cours et à ne pas fermer les yeux sur ces crimes, soulignant que le silence équivaudrait à une forme de complicité.