ONU : les frappes russes menacent une nouvelle fois la sûreté nucléaire de la centrale de Zaporijjia
Le Secrétaire général de l’ONU António Guterres a fermement condamné la nouvelle vague de frappes russes contre l’Ukraine – la plus massive signalée depuis le début de l’invasion à grande échelle – et a mis en garde contre les risques accrus pour la sûreté nucléaire, notamment à la centrale de Zaporijjia (ZNPP), a déclaré samedi son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Dans un communiqué, António Guterres a exprimé sa vive inquiétude face à cette escalade dangereuse et à l’augmentation du nombre de victimes civiles. Il a rappelé que les attaques visant des civils et des infrastructures critiques sont interdites par le droit international, et a appelé à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.
« Ces frappes ont interrompu l’approvisionnement électrique de la centrale nucléaire de Zaporijjia, soulignant une nouvelle fois les risques permanents pour la sûreté nucléaire », peut-on lire dans la déclaration.
L’ONU indique que les bombardements russes de vendredi ont détruit la dernière des deux lignes électriques externes alimentant la ZNPP, contraignant la centrale à fonctionner pendant plus de trois heures sur des générateurs diesel d’urgence. L’alimentation a ensuite été rétablie.
C’est la neuvième fois depuis février 2022 que la centrale perd complètement son alimentation électrique externe, un scénario extrêmement préoccupant selon les experts en sûreté nucléaire.
Située dans le sud de l’Ukraine, la centrale de Zaporijjia est la plus grande d’Europe. Ses six réacteurs sont à l’arrêt depuis 2024, mais nécessitent un apport constant en électricité pour garantir le refroidissement des cœurs des réacteurs et des piscines de combustible usé, afin d’éviter toute surchauffe et risque de fuite radioactive.
António Guterres a de nouveau exhorté les parties à œuvrer pour un cessez-le-feu complet, immédiat et inconditionnel, en tant que première étape vers une paix juste, globale et durable, conforme à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU.