Journaliste ukrainienne Anastasia Gloukhovska détenue et torturée dans une prison russe, où d’autres prisonniers sont morts

Les forces d’occupation russes détiennent Anastasia Gloukhovska, journaliste ukrainienne originaire de Melitopol, ville ukrainienne actuellement occupée par la Russie, dans la prison n°3 de Kizel, dans le territoire de Perm, en Russie, révèle une enquête du média ukrainien Slidstvo.Info.

C’est le même établissement où la journaliste Viktoria Rochtchyna et le maire de Dnipro-Roudny, Yevhen Matveyev.  

La présence de Gloukhovska à Kizel a été confirmée à Slidstvo.Info par l’ancien prisonnier de guerre Yevhen Sholudko, qui se trouvait lui aussi dans ce centre et est retourné en Ukraine en juillet 2023 dans le cadre d’un échange.

« Nous avons été amenés à Kizel vers la fin novembre, début décembre. Je suis tombé malade. Dès que l’on se réveillait, l’hymne russe était joué. J’ai perdu connaissance pour la première fois en 28 ans. Ensuite, on m’a conduit chez le médecin pour une radiographie pulmonaire. On a découvert que j’avais soit une pneumonie, soit une inflammation des poumons. Pendant que j’attendais mon tour pour recevoir des injections, j’ai entendu le nom d’Anastasia », raconte-t-il.

Slidstvo.Info a également obtenu le témoignage exclusif d’une femme qui avait été détenue avec Gloukhovska dans un centre de détention à Melitopol sous occupation. Elle affirme que Gloukhovska y a été torturée.

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Le 20 août 2023, les agents du FSB russe ont fait irruption dans l’appartement de la journaliste à Melitopol, l’ont prise en otage et ont saisi tous ses supports d’information, y compris son ordinateur portable, ses clés USB et son téléphone. Depuis cette date, aucun contact n’a pu être établi avec Anastasia.

L’organisation internationale Reporters sans frontières a adressé des demandes aux autorités pénitentiaires de Kizel, au ministère russe de la Défense et au Service fédéral russe des pénalités, afin de localiser Anastasia, mais aucune réponse n’a été reçue.

Photo: SPILKA News