Human Rights Watch: La Russie utilise en Ukraine des mines terrestres antipersonnel interdites

Human Rights Watch: La Russie utilise en Ukraine des mines terrestres antipersonnel interdites

Ukrinform
Les forces russes combattant en Ukraine ont employé des mines antipersonnel interdites dans la région de Kharkiv, dans l’est du pays, a déclaré l’ONG Human Rights Watch.

À titre d’exemple, quatre mines antipersonnel russes POM-3 ont été repérées le 28 mars par des démineurs ukrainiens. Il est connu que la Russie dispose de mines terrestres telles que celles qui ont été récemment déployées, qui peuvent tuer et mutiler sans discernement toute personne présente dans un rayon d’environ 16 mètres. L’Ukraine ne possède pas ce type de mines terrestres, ni leur système de déploiement.

« Les pays du monde entier devraient condamner fermement l’emploi par la Russie de mines antipersonnel en Ukraine, malgré l’interdiction internationale de ces armes », a déclaré Steve Goose, directeur de la division Armes de Human Rights Watch. « Non seulement ces armes ne font pas la différence entre les combattants et les civils, mais elles continuent de constituer un danger mortel pendant des années. »

La Convention internationale de 1997 sur l’interdiction des mines antipersonnel interdit l’emploi, la production, le stockage ou le transfert de ces armes. La Russie ne fait partie des 164 pays qui ont adhéré à ce traité.

Ce nouveau recours aux mines antipersonnel en Ukraine est un rare exemple de leur utilisation par un État qui n’est pas partie au traité de 1997, sur le territoire d’un autre pays qui y a adhéré. L’Ukraine est devenue un État partie à la Convention sur les mines antipersonnel le 1er juin 2006, l’ayant précédemment signée le 24 février 1999.

Les mines employées par la Russie en Ukraine sont d’un modèle récemment mis au point, nommé POM-3 et connu sous le nom de « Médaillon ». Chaque mine est équipée d’un capteur sismique afin de détecter l’approche d’une personne, et faire détoner sa charge explosive. Lors de la détonation, des fragments métalliques projetés peuvent tuer et blesser dans un rayon de 16 mètres, d’après le peu d’informations accessibles au public sur ce type de mines.

Selon les informations disponibles, chaque mine POM-3 est aussi équipée d’un dispositif d’autodestruction pouvant être programmé pour déclencher une explosion après un certain délai, par exemple plusieurs heures ou jours après le déploiement.

Ces mines ont apparemment été larguées sur Kharkiv par des roquettes tirées de lanceurs au sol, selon une vidéo publiée sur les médias sociaux le 26 mars. Une photo d’un conteneur dont les mines POM-3 ne se sont pas dispersées de la manière prévue indique qu’il a été fabriqué en 2021.

Le lance-roquettes ISDM Zemledelie-I, capable d’envoyer les mines POM-3 à une distance de 5 à 15 kilomètres, a été vu pour la première fois lors des exercices annuels de l’armée russe de 2021, d’après le Rapport 2021 de Landmine Monitor. Ce lanceur ISDM peut aussi tirer des mines anti-véhicules. Les mines POM-3 peuvent aussi être dispersées à courte distance par d’autres types de lanceurs montés sur des camions.

En novembre 2020, la Russie a déclaré à l’Assemblée générale des Nations Unies qu’elle « partage les objectifs du traité et soutient un monde sans mines », mais qu’elle considérait les mines antipersonnel « comme un moyen efficace d’assurer la sécurité des frontières de la Russie ».

Human Rights Watch a documenté l’usage de mines antipersonnel d’origine soviétique/russe dans plus de 30 pays, notamment en Syrie (2011-2019), en Ukraine (2014-2015) et en Libye (2020), souvent lors de périodes de présence militaire de la Russie en tant que partie à ces conflits.

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