Scott Bessent dément les affirmations de Kirill Dmitriev sur la « sécurité » des sanctions pour la Russie

La présentatrice Margaret Brennan a rappelé que les États-Unis ont annoncé cette semaine de nouvelles sanctions visant de grandes entreprises du secteur pétrogazier russe, alors que Dmitriev soutient qu’elles « n’auront aucune incidence sur l’économie russe ». « Elles ne feront qu’augmenter les prix à la pompe aux États-Unis », avait-il affirmé.

Interrogé sur le moment où Moscou ressentira réellement l’impact des nouvelles mesures, Bessent a été catégorique. « Je pense que la Russie va en ressentir les effets immédiatement. L’Inde a déjà totalement cessé d’acheter du pétrole russe, et de nombreuses raffineries chinoises se sont arrêtées », a-t-il expliqué.

Poursuivant, il a qualifié Dmitriev de propagandiste, estimant que l’émissaire du Kremlin n’a « rien d’autre à dire que des mensonges ».

« Margaret, vous allez vraiment relayer ce que dit un propagandiste russe ? Que pourrait-il dire d’autre ? Que la situation est désastreuse et forcerait Poutine à négocier ? », a-t-il ironisé.

Scott Bessent a ajouté que la croissance d’une économie russe militarisée est désormais quasi nulle, tandis que l’inflation dépasse les 20 %. Les sanctions visent, a-t-il souligné, à contraindre Poutine à des négociations, alors que les revenus pétroliers continuent de financer la machine de guerre russe. Ces recettes, selon lui, « ont chuté d’environ 20 % sur un an » et devraient encore baisser significativement.

La journaliste lui a alors demandé si qualifier Dmitriev de propagandiste revenait à dire « qu’il ne faut accorder aucun crédit à ses propos ». Bessent a réaffirmé que les dénégations de Moscou reposent uniquement sur le déni des faits : « Que pourrait-il dire d’autre ? La Russie répète qu’elle a immunisé son économie. En réalité, c’est faux. »

Le 22 octobre, le département du Trésor a annoncé des sanctions contre Rosneft et Lukoïl, deux géants du pétrole russe, appelant Moscou à accepter immédiatement un cessez-le-feu en Ukraine. En réaction, de hauts responsables du Kremlin ont de nouveau qualifié les États-Unis et le président Donald Trump d’« ennemis » et de pays « hostile » à la Russie.

Kirill Dmitriev est un haut représentant du Kremlin dans le secteur financier. Ancien banquier formé aux États‑Unis, il a dirigé pendant plus de dix ans le Fonds russe d’investissements directs (RDIF), chargé d’attirer des capitaux étrangers en Russie. Après l’invasion de l’Ukraine, le RDIF a été placé sous sanctions américaines et européennes pour son rôle dans le financement d’entreprises liées à l’effort de guerre russe. Proche de Vladimir Poutine, Dmitriev est régulièrement mobilisé par Moscou pour défendre, dans les médias internationaux, le narratif selon lequel les sanctions occidentales seraient inefficaces et n’affecteraient pas l’économie russe. Dans un récent commentaire, il affirmait notamment que ces mesures « n’auraient pas d’impact significatif sur l’économie russe, car les prix du pétrole sur le marché mondial allaient augmenter et la Russie vendra simplement moins de barils, mais à un prix plus élevé ».