L’économie de guerre russe à bout de souffle : production en berne
La production de produits métalliques, qui avait augmenté de 31,6 % en 2024, s’est révélée en septembre inférieure de 1,6 % au niveau de l’an dernier. La fabrication de chars et de véhicules blindés, en hausse de 61 % en août, a chuté à seulement 6 % en septembre — soit une baisse d’un facteur dix.
Jusqu’à récemment, les entreprises du secteur de la défense constituaient le principal moteur de l’économie russe. Désormais, elles contribuent pour la première fois à son ralentissement : la croissance industrielle globale s’est réduite à 0,3 %, contre plus de 5 % en 2024.
« La cause : un déficit budgétaire, une chute de 21 % des revenus pétroliers et une réduction du financement public. Le Kremlin est contraint de freiner ses dépenses, et même les commandes militaires ne suffisent plus à soutenir l’économie », souligne le Centre.
Pour la première fois depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, une baisse des salaires est constatée dans les entreprises russes du complexe militaro-industriel.
« Les analystes enregistrent une première diminution des salaires dans l’industrie de défense depuis le déclenchement de l’invasion. Le pic de croissance des rémunérations dans les usines d’armement remonte à 2022. Avec l’escalade de la guerre, le gouvernement russe avait massivement augmenté les commandes publiques, nécessitant l’embauche de personnel supplémentaire. Mais désormais, les capacités d’accroître la production via le recrutement ou les heures supplémentaires sont épuisées. Malgré les efforts du Kremlin, les entreprises ne peuvent plus augmenter leurs volumes », précise le Centre.
Les phénomènes de crise dans l’économie russe touchent également la production militaire : l’État n’est plus en mesure d’injecter des fonds publics dans toutes les entreprises de défense, tandis que l’accès au crédit — indispensable pour étendre les capacités de production — reste limité en raison du niveau élevé des taux d’intérêt.